Saint Dominique
Dominique de Caleruega est né un peu après 1170 en Castille. Etudiant en théologie à Palencia, il est ému de compassion lors d’une famine : il vend tous ses livres pour venir en aide aux plus pauvres. Ce qui le fait remarquer par l’évêque d’Osma, qui le recrute ainsi comme chanoine du chapitre cathédral qu’il cherchait à réformer. Les années suivantes, la compassion de saint Dominique s’approfondit encore : il réalise qu’il existe une autre faim, qui tenaille ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont éloignés du Christ.
A l’occasion d’un voyage dans le nord de l’Europe – il accompagne son évêque, Diègue, chargé d’arranger un mariage – Dominique découvre l’hérésie cathare dans la région de Toulouse. Tous deux décident de rester là, afin de prêcher la vérité de la foi, à l’image du Christ et des apôtres, c’est-à-dire dans la pauvreté. Ce petit groupe de prêcheurs, reconnu par la suite par l’évêque de Toulouse, se transforme peu à peu en communauté religieuse.
Dès 1206, les frères adoptent la règle de saint Augustin, qui est celle des chanoines. En 1216, le nouvel Ordre des Prêcheurs est approuvé par le pape Honorius III. L’office de la prédication confié à saint Dominique et à ses frères est une mission universelle : aussi décide-t-il en 1217 de disperser les frères, pourtant peu nombreux. Certains partent pour l’Espagne, d’autres pour Paris, où se trouve l’université naissante : c’est là que l’on étudie la théologie. Le mot d’ordre donné aux frères par saint Dominique est simple : “Etudier, prêcher et fonder un couvent”.
Par la suite, les frères s’installent encore à Bologne, autre centre universitaire important. Depuis ces deux villes universitaires, l’Ordre se diffuse dans toute l’Europe. C’est dire que la prédication – et toute prise de parole est une prédication au service de l’édification du Royaume – est profondément enracinée dans l’étude. En 1220 a lieu le premier chapitre général de l’Ordre. Saint Dominique meurt l’année suivante et est canonisé en 1234.