À l'ombre de cet Arbre...

Une méditation du saint cardinal John Henry Newman pour le jour de Pâques

John Henry Newman (1801-1890) était un théologien et un poète anglais, d'abord prêtre anglican, puis prêtre catholique et cardinal. Il a été une figure importante et controversée de l'histoire religieuse de l'Angleterre au 19e siècle. 

En ce jour de Pâques, nous sommes heureux de présenter à nos lecteurs cet extrait d'un sermon du saint John Henry, qui a été récemment canonisé par le Pape François.

Ce sermon a été prêché le dimanche de Pâques, le 15 avril 1838 :

 En un tel jour, donc, en raison de l'intensité même de la joie que les chrétiens devraient ressentir, et de l'épreuve qu'ils ont traversée, ils seront souvent disposés à dire peu de choses. Au contraire, comme des malades en convalescence, lorsque la crise est passée, la maladie terminée, mais que la force n'est pas encore revenue, ils vont s'avancer vers la lumière du jour et la fraîcheur de l'air, et s'asseoir silencieusement avec grand plaisir à l'ombre de cet Arbre, dont le fruit est doux à leur goût.

Ils sont plutôt disposés à méditer et à être en paix, qu'à utiliser beaucoup de mots ; car leur joie a tellement été l'enfant de la douleur, elle est d'une nature si transmuée et complexe, si liée à des souvenirs douloureux et à de tristes associations, que bien que ce soit une joie d'autant plus grande par le contraste, elle n'est pas, ne peut pas être, comme si elle n'avait jamais été une douleur. 

Sermon 23

L'une des représentations les plus connues de la Croix en tant qu'« Arbre de vie » est la mosaïque du XIIe siècle de la basilique de San Clemente, à Rome, qui est depuis 1667 confiée à nos frères dominicains de la province d'Irlande.

À l'endroit où la Croix pénètre dans la terre, un arbre luxuriant jaillit et envoie ses branches au loin, couvrant toute l'étendue de l'abside.

Ce faisant, elle atteint et englobe toutes sortes de personnes : enseignants et prédicateurs, aumôniers et agriculteurs, dames et chasseurs, nobles et bergers. Toute la vie humaine est mise en contact avec la vie qui jaillit de la Croix (Jean 12,32).

Pour poursuivre notre méditation sur l'Arbre de vie en lien avec la Croix et John Henry Newman, nous nous tournons vers un hymne anglican bien connu.

« Jesus Christ the Appletree » (« Jésus-Christ le pommier ») est un poème anglais écrit au 18e siècle. Il a été mis en musique par un certain nombre de compositeurs, dont Jeremiah Ingalls (1764-1838), Elizabeth Poston (1905-1987) et John Rutter (né en 1945).

Ici, les Cambridge Singers dirigés par John Rutter interprètent sa propre mise en musique de ce poème :

 

Le chœur chante, en anglais :

 The Tree of life my soul hath seen,
Laden with fruit and always green;
The trees of nature fruitless be,
Compared with Christ the Appletree.

His beauty doth all things excel,
By faith I know but ne'er can tell
The glory which I now can see,
In Jesus Christ the Appletree.

For happiness I long have sought,
And pleasure dearly I have bought;
I missed of all but now I see
'Tis found in Christ the Appletree.

I'm weary with my former toil,
Here I will sit and rest awhile,
Under the shadow I will be,
Of Jesus Christ the Appletree.

This fruit doth make my soul to thrive,
It keeps my dying faith alive;
Which makes my soul in haste to be
With Jesus Christ the Appletree. 

Une traduction française :

 L'Arbre de vie, mon âme l'a vu,
chargé de fruits et toujours vert ;
Les arbres de la nature sont sans fruits,
Comparés au Christ, le pommier.

Sa beauté surpasse tout,
Par la foi, je sais mais ne peux jamais dire
La gloire que je peux voir maintenant,
En Jésus-Christ le pommier.

J'ai longtemps cherché le bonheur,
Et j'ai chèrement acheté le plaisir ;
J'ai manqué de tout, mais maintenant je vois
Qu'il se trouve en Jésus-Christ, le pommier.

Je suis fatigué de mes labeurs passés,
Ici je vais m'asseoir et me reposer un moment ;
Sous l'ombre je serai,
de Jésus-Christ le pommier.

Ce fruit fait prospérer mon âme,
Il maintient en vie ma foi mourante ;
Ce qui rend mon âme pressée d'être
Avec Jésus-Christ le pommier. 

Une belle et sainte fête de Pâques à tous nos lecteurs !

Mosaïque à San Clemente, Rome, années 1130. Wikipédia.

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