A une femme
A une femme qui ose regarder la mort en face, se penchant sur le tombeau vide et pleurant
A la tendresse échappée de ses lèvres, au moment où elle reconnaît son seigneur, s'exclamant « Rabbouni » - diminutif de « maître » teinté de respect et surtout de grande intimité
A ce féminin-là, un peu chaotique parfois, en marge, insécure, émotif, mais combien tendre, intuitif et persévérant dans l'amour, le Christ ressuscité donne alors la parole. Cette parole d’ordinaire est réservée aux hommes.
Il lui dit d’abord « ne me retiens pas », et c’est sans doute aussi à nous tous qu’il s’adresse ainsi, nous faisant comprendre qu’il prend désormais une autre corporéité. Que nous n'avons pas à le retenir dans nos anciens schémas. Il dit encore à Marie de Magdala « Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » Voilà donc que cette femme devient en quelque sorte l’apôtre des apôtres ! Pour avoir aimé et offert sa présence jusqu’au bout elle a désormais aussi la force et l’intelligence du langage.
Sophie Parlatano Erbrich
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