Accompagner les suicidés

Le primat de la charité

La pratique du suicide assisté, sans qu’elle ne soit devenue banale, n’est pourtant plus un acte isolé dans nos régions. Elle interpelle désormais ceux qu’on appelle « agent(e)s pastoraux », prêtres, aumôniers et aumônières offrant leurs services dans les divers centres de santé ou au domicile des malades. L’accompagnement que l’on attend de leur part va-t-il jusqu’à impliquer leur présence au moment du geste qui entraîne la mort ? 

Interpellés, les évêques suisses ont publié en décembre dernier des « Orientations pastorales », après avoir consulté leur commission éthique dont fait partie notre frère Michel Fontaine, l’actuel curé de la paroisse St-Paul de Genève.

Répondant à la double invitation de sa paroisse et de sa communauté dominicaine, le frère Michel a présenté ce document le dimanche 19 janvier et fait part de son interprétation. Et ceci, dans le cadre des rencontres mensuelles « Regard chrétien sur l’actualité » qui ont lieu le  dimanche en continuité de la grand-messe.

Le frère Michel a insisté sur la nécessité absolue d’accomplir cet accompagnement charitable et de ne pas le refuser à priori. Cette présence ne devrait cependant pas cautionner l’acte suicidaire. Alors, est-ce la quadrature du cercle ? Non, mais la mise en exercice du jugement prudentiel et la prévalence du primat de la charité sur toute autre considération. En particulier, dans les « zones grises », là où le discours du catéchisme et du magistère est difficilement audible.

Mais avant que l’agent pastoral ne se soucie d’être présent ou non au dernier acte de cette tragédie, il est nécessaire qu’il agisse en amont pour prévenir ce genre de détresse. Elle est souvent causée par la solitude, l’abandon, la crainte de la déchéance physique et mentale, la peur de souffrir, ou, tout simplement, le dégoût et la fatigue de  vivre.

On devinait ces appréhensions chez certains auditeurs et auditrices rattrapés par le grand âge et les handicaps qui lui font cortège. Mais aussi chez d’autres en charge de parents et d’êtres aimés atteints par la maladie d’Alzheimer.

Qui donc est en mesure de nous persuader que toute vie humaine est digne d’être vécue et de nous en fournir les preuves ?

Communication du fr. Guy Musy

(image : Flickr)

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