Albert le Grand

La foi et l’intelligence

Encore un dominicain hors norme ! D’abord un chercheur, un « scientifique », si je me permets cet anachronisme. Un homme « universel », curieux de tous les phénomènes naturels. Mais plus encore du mystère de Dieu.

C’est sans douter cette dernière recherche qui amena ce jeune Souabe étudiant à Padoue à frapper un jour à la porte des Prêcheurs. Il enseignait à Paris quand dans les années 1245-1248 il eut parmi ses disciples le frère Thomas d’Aquin. C’est encore ce Maître qui ouvrit le futur auteur de la Somme Théologique à la Physique d’Aristote.

Ses compatriotes ne pouvaient demeurer indifférents aux « talents » d’Albert. Ses frères dominicains l’élurent provincial, avant qu’il ne devienne évêque de Ratisbonne.  Une charge qu’il ne supporta que deux ans, avant de retourner à ses chères études à Würzburg, Strasbourg et Cologne où il mourut en 1280.

Une formule attribuée à Tertullien « Je crois parce c’est absurde » a couru dans les cloîtres et sur les chaires. Rien de plus opposé à frère Albert, affirmant au contraire que l’intelligence est le terreau où la foi se nourrit. Fides quaerens intellectum.

Les Dominicains feraient bien de s’en souvenir à une époque où les fidéistes et anti-intellectualistes de tout bord ne cessent de faire des ravages dans les rangs des adeptes des diverses religions. Seule la raison éclairée par la foi est libératrice.

fr. Guy Musy

(Friedrich Walther, Albert le Grand, photo : Wikimedia commons)

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