André Gide et l’enfant prodigue
- Fr. Guy
Je viens d’écouter une conférence donnée par un professeur de théologie dite systématique de l’université de Genève, Hans-Cristoph Askani. Il présentait sa contribution Le paradoxe de la foi, dernier chapitre d’un ouvrage collectif intitulé La sagesse et la folie de la croix, une étude sur les deux premiers chapitres de la première Lettre de Paul aux Corinthiens. L’édition originale a paru en anglais en 2015 et la version française en 2017 chez l’éditeur genevois Labor et Fides.
Le conférencier m’a révélé l’existence d’un écrit d’André Gide qu’à ma honte j’ignorais jusque là : Le retour de l’enfant prodigue. Gide fait dialoguer le fils rentré à la maison avec sa mère au sujet d’un imaginaire petit frère demeuré lui aussi au bercail avec l’aîné dont parle la parabole. La mère supplie son fils « prodigue » d’encourager son petit dernier à partir à son tour et à courir son aventure en homme libre et responsable, loin d’un père possessif qui l’étouffe.
Cette Interprétation féconde, un tant soit peu sacrilège, m’intéresse. Le Dieu de Gide ne devait pas trop ressembler au Père de la parabole de Jésus, mais à un tyran domestique, tel que l’écrivain en avait sans doute trop connu. Son fameux propos prend désormais toute sa force : « Commandements de Dieu, vous avez endolori mon âme ! ».
Un peu de science, dit-on, éloigne de Dieu, mais beaucoup y ramène. On pourrait en dire autant de l’Ecriture. Il faut la décanter longuement et jusqu’à sa moelle pour en goûter enfin la vérité.
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