Au fil de la messe : Béni soit Dieu !

Les paroles de l'offertoire

Le moment est venu de passer de la table où se partage la parole à celle où se mange le pain et se boit le vin. Tout commence par la présentation de ces éléments nutritifs, fruits de la terre, de la vigne,  de la pluie, du soleil et du travail des hommes, sans oublier celui des femmes et des enfants. Ils vont devenir notre nourriture spirituelle. A deux reprises, l’assemblée rend grâce pour ce double don : « Béni soit Dieu ».

La formule surprend, car, à vrai dire, il n’y a que Dieu qui puisse bénir. « Que le Béni nous bénisse ! » Connaissez-vous cette admirable prières qui précède nos repas ? La plus brève, sans doute, mais on ne saurait dire mieux.

Le mot « bénir » signifie « dire du bien » (du latin : bene dicere). Et quand c’est Dieu qui le dit, il le fait aussi. Le verbe hébreu dâbar implique à la fois le dire et le faire. Ainsi, Dieu crée le monde par sa parole. Quand il bénit une de ses créatures, il ne se contente pas de lui souhaiter d’être heureuse, il lui donne les moyens de l’être. « Parole…Parole », la chanson de Dalida, n’est pas un refrain biblique. Au contraire des beaux parleurs, Dieu fait ce qu’il dit.

Il arrive aussi que des hommes ou des femmes puissent exercer un rite de bénédiction. Mais uniquement par délégation divine. Ainsi les parents bénissent-ils leurs enfants en vue de faire grandir ou  protéger la vie que Dieu leur a permis de leur transmettre. De même, recevons-nous la bénédiction qui achève notre messe. Non pas celle du célébrant, mais celle de Dieu qui passe par ses mains.

Mais alors « bénir Dieu », qu’est-ce à dire ? Tout simplement, reconnaître qu’il est à l’origine de tous les biens qu’il met à notre usage. A la messe, on le bénit donc pour ce pain et ce vin apportés sur cette table qui est aussi un autel où ils sont déposés comme offrandes à celui qui en est la source.

Et toutes ces bénédictions distribuées à coups de goupillon ? Pour se protéger du mauvais œil, chasser le diable, garder en forme ses chats, ses chiens et autres  canaris ? Et ces jets d’eau bénite sur les voitures, les camions et les motos ? Je n’ose penser aux fusils et aux canons ! J’essaye humblement d’écouter et comprendre les besoins des personnes qui sollicitent «ma» bénédiction. Je tente de prier avec eux et pour eux et je me garde bien de céder à la magie ou à la  superstition. Un équilibre difficile à tenir.

fr. Guy Musy

(photo : Bernard Hallet)

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