Au fil de la messe : Gloria

Nous reprenons la reflexion sur la liturgie de la messe

Gloria ou Gloire à Dieu !  Cette hymne des dimanches et jours de fête convient d’être chantée plutôt que récitée. De tonalité joyeuse, on la supprime les jours de deuil ou de pénitence, quand le célébrant s’habille de violet lors de funérailles ou en période d’Avent et de  Carême.

Une origine très ancienne à ce chant. Le premier vers : « Gloire à Dieu au plus hait des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » se réfère évidemment au chant des anges annonçant aux bergers la naissance d’un Sauveur (Luc 2, 13-14). Un autre indice de son ancienneté est la lettre datée de l’an 111 de notre ère que Pline le Jeune, gouverneur de Bithynie en Asie Mineure, adresse à l’empereur Trajan. Il précise que les chrétiens de sa province ont coutume de se rassembler au lever du soleil pour chanter des hymnes au Christ, comme s’il était un dieu.  

Les chrétiens n’ont certes pas attendu Pline le Jeune pour conférer au Christ les titres que la Bible juive ne réserve qu’à Dieu. Ainsi ce mot « gloire » qui n’évoque pas les paillettes, le tapis rouge, la gloriole et les feux de paille, mais ce qui est solide, fort, puissant, ferme, stable et durable et, finalement, excessivement lumineux, jusqu’à aveugler ceux qui tentent de s’approcher de ce foyer incandescent.

Notre Gloria, comme d’autres cantiques du Nouveau Testament, salue donc Jésus, le Christ, comme le seul Seigneur et le seul Très-Haut, en rappelant ses hauts faits. Quelle audace ! Et quelle singularité dans l’univers des religions ! Si j’ose ce rapprochement, je dirais que le chant du « Gloire à Dieu » est « l’hymne national » des chrétiens. Un cantique qui proclame joyeusement et fièrement leur identité et leur appartenance au Christ reconnu comme Dieu.

L’histoire fixe au IVème siècle déjà la composition du Gloria, mais il ne s’insère dans la liturgie de la messe romaine - notre messe ! - qu’au début du VIème siècle. Il fut d’abord chanté au cours de la messe de la nuit de Noël. Nos grands compositeurs chrétiens se sont plu à donner à ce cantique un éclat musical exceptionnel, pour honorer la gloire du Père qui se reflète sur le visage du Fils, dans l’unité de l’Esprit.

fr. Guy Musy

(photo : Bernard Hallet)

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