Au fil de la messe : Grâce à Dieu !

La suite de notre série sur les paroles de la liturgie

Attention ! Pente savonneuse. La formule « Grâce à Dieu ! » a valu récemment bien des misères à une éminence voisine. Pourtant, à la messe, l’expression « Nous rendons grâce à Dieu » est la réponse naturelle de l’assemblée à la lecture biblique qu’elle vient d’entendre, de même que son cri du cœur quand, à l’issue de la célébration, le président la congédie en l’envoyant « dans la paix du Christ ».

Mais c’est le mot « grâce » qui fait  surtout problème. Un des mots les plus fréquents du Nouveau Testament et si souvent repris dans la liturgie de la messe. Pour ne rien dire des controverses épiques qu’il a suscitées dans l’histoire de la théologie. Mais que révèle donc cette expression aux multiples facettes ?

Le premier sens est obvie et avenant. La grâce est synonyme de charme, de beauté. Plus physique que spirituelle ou morale. Les êtres gracieux l’incarnent. Et si cette épithète devient un attribut divin, elle pourrait nous renvoyer au « Beau Dieu d’Amiens », dont la vue ravissait les pèlerins quand ils franchissaient le porche de la cathédrale.      

La grâce peut signifier aussi l’élégance et la profondeur de la parole, celle du Verbe « plein de grâce et de vérité » (Jean 1,14). Un chrétien applique spontanément au Christ le troisième verset du  psaume 45: « Tu es beau, le plus beau des enfants des hommes. La grâce est répandue sur tes lèvres ».

Mais le sens le plus répandu dans la Bible est le regard bienveillant et gratuit que Dieu porte sur l’une de ses créatures, sa faveur - imméritée - qui transforme celui ou celle qui la reçoit. L’exemple le mieux connu est la salutation angélique à Marie : « Sois joyeuse, toi qui as la faveur (ou la grâce) de Dieu » (Luc 1,28). Et Marie le reconnait dans son Magnificat : « Il a porté son regard sur son humble servante » (Luc 1,48).

Enfin, « rendre grâce » c’est dire merci, c’est être « reconnaissant » pour un bienfait inattendu qui survient dans notre vie individuelle ou collective. Ainsi, ceux qui prennent part à la messe rendent grâce à Dieu de les « avoir choisis pour servir en sa présence ». Ils lui sont reconnaissants d’être à l’écoute de sa parole et de pouvoir partager son pain.  Un privilège immérité.

En Afrique j’ai baptisé quelques petits Deogratias. Toute une vie vouée à dire MERCI ! Y a-t-il plus beau prénom ?

fr. Guy Musy

(photo : Bernard Hallet)

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