Au fil de la messe : Hosanna !

Cette acclamation deux fois répétée ponctue le chant du « Sanctus ». D’origine hébraïque elle aussi, elle pourrait se traduire : « Sauve donc, je t’en prie ! ». C’est à la fois une acclamation et un appel pressant adressé au Messie tant attendu. Nous retrouvons l’expression au verset 25 du psaume 117 que Chouraqui traduit: « De grâce, Seigneur sauve donc. De grâce, Seigneur triomphe donc ! Béni soit qui vient au nom du Seigneur ! ».

Cette supplication suivie d’une formule de bienvenue à l’Envoyé du Seigneur seront reprises par les disciples et les enfants de Jérusalem qui escortent Jésus, assis à califourchon sur son âne, reconnu dans ce modeste équipage comme le Messie envoyé par Dieu (Matthieu 20,9 et 20,15). Notons que l’évangéliste comme le « Sanctus » de notre messe conservent la version originale du mot    « Hosanna ».

Acclamé à ce moment de la messe, le Messie-Jésus, monté sur son ânon, n’a rien d’un seigneur de la guerre qui « abat les rois au jour de sa colère » (Psaume 110,5) et « fait de ses ennemis l’escabeau de ses pieds » (Psaume 110,1).

Le Roi-Messie que nous saluons est celui qui comparaît les mains liées devant Pilate, le gouverneur romain qui a pouvoir de le mettre à mort ou de le laisser vivre. Mais la royauté de Jésus « n’est pas de ce monde » (Jean 18,36). Son pouvoir est celui d’une victime consentante qui confond les puissants et désarme les violents. Son sacrifice offre un avenir aux opprimés et à tous ceux qui n’en ont plus.

Une fois de plus, notre regard se porte vers le Très-Haut qui consent à s’abaisser très bas. Il est temps d’entrer dans ce « mystère de foi ».

fr. Guy Musy