Au fil de la messe : Je confesse…

La suite de notre série

Ah ce confiteor au début de la messe ! Comme si d’entrée nous devions nous reconnaître pouilleux et misérables. Et battre notre coulpe une fois, deux fois et même trois fois, ainsi que nous le prescrivait la liturgie préconciliaire. Est-il besoin d’insister que nous sommes crottés, déguenillés et malodorants ? Que nous n’avons pas pris la peine ou le temps d’enfiler la robe nuptiale, remisée dans un placard on ne sait où ?

Je pense que le Seigneur ne doit pas être trop surpris de nous voir arriver dans cet état déplorable. Lui qui nous appelle aux carrefours des chemins, le long des haies, sur les places pour remplir sa salle de fête (Cf. Luc 14, 21-23). Je le vois déjà se ceindre d’un linge et laver nos pieds sales, sans attendre que nous étalions devant lui toutes nos turpitudes. Nous ne sommes pas au tribunal que je sache. Ni dans le cabinet d’un psy, ni même à genoux dans un confessionnal. Mais… à la messe !

Ou alors, si nous tenons à cirer nos bottes, faisons-le entre nous et sans tarder. Laissons notre offrande devant l’autel et allons nous réconcilier avec les frères et les sœurs que nous avons offensés (Matthieu 5, 23-24).

Je plaide donc – mais sans me faire trop d'illusion – pour qu’on échange notre baiser de paix dès l’entrée en célébration. Ce geste nous servirait de confiteor, après nous être salués, comme le font ordinairement les convives invités à un même banquet. Notre pardon mutuel est le garant du pardon divin. Notre Père nous pardonne comme nous nous pardonnons entre nous. On le répète assez chaque fois que nous prions le « Notre Père ».

On peut aussi comprendre le verbe « confesser » dans le sens de louer et de remercier. Comme saint Augustin le fait dans ses « Confessions ». Non plus confesser ses péchés, mais louer Dieu pour son pardon. Le fils prodigue peut négliger l’aveu détaillé de ses fautes, mais pas le devoir de remercier son père pour son accueil miséricordieux. Si vous n’en êtes pas persuadés, relisez en Luc 15, 11-24 une fameuse parabole.

fr. Guy Musy

(photo : Bernard Hallet)

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