Au fil de la messe : Je crois en Dieu

De la Profession de foi dans la messe

Le  «Je crois en (un seul) Dieu » ou, plus familièrement, le « Credo » fut introduit dans la messe romaine par un décret du pape  Benoît VIII en l’an 1014. Le Credo devint alors un élément inamovible de l’eucharistie des dimanches et des jours de grande fête. Non que cette profession de foi fut absente lors des liturgies qui précédèrent cette date. On mentionne sa présence en Orient dès le IVème siècle. Sa place dans la messe a pu varier. On a récité le Credo avant le Notre Père comme préparation à la communion ou, comme maintenant, suite à l’évangile pour donner foi à la Parole de Dieu que nous venons d’entendre..

Mais de quel Credo s’agit-il ? Celui que nous avons coutume de réciter aujourd’hui est une version brève, désignée sous le nom de « Symbole des Apôtres ». Il se compose d’une suite d’articles fondamentaux de la foi chrétienne (symbole signifie : mettre ensemble) dont l’origine remonte à la prédication apostolique mise en forme dans les évangiles et les Lettres de Paul.

Le Symbole des Apôtres s’est construit autour de la célébration baptismale. Il servait de profession de foi au catéchumène qui allait être plongé dans la piscine baptismale. On en trouve une version primitive dans le verset 37 du chapitre 8 des Actes de Apôtres. L’eunuque éthiopien ne descend pas dans l’eau sans avoir confessé la divinité de Jésus.

Mais le Credo qu’imposa le pape Benoît VIII à la messe romaine n’est pas le Symbole des Apôtres que nous connaissons bien, mais celui que nous avons sans doute un peu oublié, le « Symbole de Nicée-Constantinople », autrement dit, le « Credo in unum Deum » que la liturgie préconciliaire chantait avec une certaine solennité. Lui aussi est une formule de foi trinitaire, mais plus développée et proposée par les deux premiers conciles œcuméniques convoqués en 325 et 381 pour confondre la doctrine d’Arius qui niait la divinité du Christ et pour proclamer celle du Saint-Esprit.

Le fait de réciter notre Credo en langue vernaculaire a révélé l’étrangeté de sa formulation, éloignée de notre langage et de notre mode de penser actuels. Certains fidèles préfèrent donc s’abstenir de le réciter, en totalité ou en partie. Non pour manifester leur incroyance, mais leur difficulté d’adhérer à une confession de foi dont le sens leur échappe.

Vatican II s’est appliqué à rajeunir le langage de l’Eglise (aggiornamento), sans toutefois ne rien abandonner de ses affirmations fondamentales. Tout en vénérant les confessions de foi historiques, le moment n’est-il pas venu de «rajeunir" leur formulation, mais en restant fidèle à la vérité qu’ils transmettent?  Encore une remarque impertinente ?

fr. Guy Musy

(photo : Bernard Hallet)

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