Au fil de la messe : La Prière du Seigneur

L’Esprit au secours de notre esprit

La « Prière du Seigneur » ou le « Notre Père » introduit la communion                  « sacramentelle » qui n’est pas seulement « spirituelle ». Pas de meilleure préparation à cet acte important que de redire ou chanter la prière « reçue du Sauveur ».

Autrefois apanage du seul célébrant qui avait le privilège de le dire seul, la réforme liturgique a restitué le « Notre Père » à tous les communiants. C’est tous ensemble que nous le prions.

Il est heureux cependant que la nouvelle liturgie ait conservé la formule d’invitation déjà incluse dans l’ancienne messe latine : « Comme nous l’avons appris du Sauveur et selon son commandement nous osons dire ». Une formule qui exprime la retenue et l’hésitation des fidèles avant de prononcer cette prière. Ils n’ « osent » le faire que parce qu’ils ont reçu un ordre précis du Seigneur qui leur a dit : « Vous donc, priez ainsi » (Matthieu 5,9 et Luc 11,2).

Ce scrupule s’explique d’abord par le fait que l’invocation « Père » était d’abord réservée à la seule prière de Jésus. C’était sa façon d’exprimer son lien personnel et unique avec Dieu. Ce n’est que par extension, par adoption, que son Père est devenu aussi « notre » Père.

La seconde raison de cette retenue est l’audace d’affirmer que le Dieu Très haut  puisse avoir pour ses créatures des relations d’affection semblables à celles qui dans le monde des humains lient parents et enfants. Impossible de s’approprier ce titre divin sans l’aide de l’Esprit-Saint.

Une fois encore, recourons à l’enseignement de saint Paul : « L’Esprit fait de vous des fils adoptifs par lequel nous crions Abba, Père. L’Esprit lui-même attester à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Enfants et donc héritiers ; héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ » (Romains 8,15-17).  Et encore : « L’Esprit vient en aide à notre faiblesse car nous ne savons pas prier comme il faut (Romains 8,26).

J’écris ces lignes un soir de Pentecôte. Seul l’Esprit me permet de m’adresser à Dieu comme à un père. Raison de ne pas banaliser la prière du « Notre Père » et d’en faire une formule pieuse passepartout, débitée sans respect ni conscience. Mieux vaut alors se taire et supplier l’Esprit de venir au secours de notre esprit.

fr. Guy Musy

(photo : Bernard Hallet)

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