Au travail…

Mes bien-aimés… travaillez à votre salut avec crainte et profond respect ; ne le faites pas seulement quand je suis là, mais encore bien plus maintenant que je n’y suis pas. Car c’est Dieu qui agit pour produire en vous la volonté et l’action, selon son projet bienveillant.
Faites tout sans récriminer et sans discuter ; ainsi vous serez irréprochables et purs, vous qui êtes des enfants de Dieu sans tache au milieu d’une génération tortueuse et pervertie où vous brillez comme les astres dans l’univers, en tenant ferme la parole de vie. Ph 2, 12-16a

L’apôtre Paul, patron de notre paroisse, dans sa lettre aux Philippiens - dont cet extrait est prévu pour ce mercredi à la liturgie de la Parole - nous interpelle nous aussi en ce début de nouveau confinement.

Plutôt que nous lamenter sur cette nouvelle période d’isolement, essayons de mettre à profit ce temps pour répondre à son invitation : travaillez à votre salut… Il précise : pas seulement quand je suis là, mais encore bien plus maintenant que je n’y suis pas. Je parodierais volontiers en disant : pas seulement lorsque l’église est ouverte et que vous pouvez vous rendre aux offices ou à la messe, mais encore bien plus maintenant que vous ne pouvez pas vous rendre régulièrement aux offices ou aux messes. Car Dieu ne cesse d’agir en vous, selon son projet bienveillant… N’est-ce pas là une bonne nouvelle ?

On savait que Il en est du royaume de Dieu comme quand un homme jette de la semence en terre ; qu'il dorme ou qu'il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu'il sache comment (Mc 4, 26-27). Pourquoi n’en serait-il pas de même en nous pendant ce temps de confinement ?

On peut aider l’œuvre du Seigneur en nous en décidant, par exemple, de lui accorder chaque jour un moment plus personnel, plus silencieux, plus intime, dans la prière, la méditation… pour l’entendre, lui, le jardinier de nos âmes, récolter nos fruits d’arrière-saison, ramasser les feuilles mortes, tailler nos plants avant l’hiver pour qu’ils donnent davantage à la saison prochaine… 

Et, dans le brouhaha de cette génération tortueuse et pervertie, différence de l’époque de Paul mais pas tant que ça à d’autres points de vue, au milieu des récriminations de ces foules qui se plaignent, de tout, du monde, de la Covid et de rien… essayons de briller comme les astres dans l’univers, en tenant ferme la parole de vie, témoins de l’Espérance qui ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné (Romains 5, 5). Alors ? Au travail…

fr. Philippe Jeannin