Aussi longtemps que dure le malheur… (Ps 56, 2)

Une réflexion du frère Philippe Jeannin, prieur du couvent St-Paul de Genève

La première vague de Covid-19 qui a frappé le monde au printemps nous a contraints à des réactions d’abord improvisées puis graduées et à des décisions terribles concernant l’accompagnement des personnes malades et mourantes : isolées, coupées des leurs qui n’ont pu les revoir ni les accompagner dans la mort.

Des gestes dits de précaution sanitaire nous ont obligés à tenir une distanciation sociale, à ne plus nous embrasser ni même nous serrer la main, à rester masqués, à s’éviter et à ne plus se rencontrer…

Tant de gestes, de situations, d’interdits, peut-être justifiés, mais qui allaient à l’encontre de ce que nous sommes, de ce que nous aimons par-dessus tout.

D’ailleurs, à peine le confinement levé, malgré l’appel à la responsabilité de chacun, les retrouvailles d’été, en famille, entre amis, les soirées, les apéros et les restaus… se sont joué de toutes les précautions vite oubliées et nous voilà au seuil de la deuxième vague que l’on pressent peut-être plus terrible que la première… 

Et quoi ? Qu’allons-nous faire ?

Reproduire les mêmes erreurs : confiner ? interdire les visites dans les EHPADS ou EMS ? refaire le « geste barrière » qui me protège contre l’autre ? observer la « distanciation sociale » qui m’isole des autres ?

Je reprends ici les suggestions du fr. Thomas de Gabory, dominicain, dans la conférence retransmise à Lourdes lors du dernier Pèlerinage du Rosaire et que vous pouvez réentendre sur le site (à partir de 5’45") :

 Au contraire, il faudrait renforcer "le lien social" tout en respectant des "gestes protecteurs" qui protègent d’un virus et une "distanciation physique" qui interdit le contact mais pas le lien. 

[La vidéo peut également être visionnée ici : ]

 

Ce n’est pas qu’une question de vocabulaire, vous l’avez bien lu, mais un changement de perspective. L’autre n’est plus une « menace » mais celui, celle que j’accompagne, prudemment, fraternellement, dans son épreuve, aussi longtemps que dure le malheur.

Frère Philippe Jeannin

Feuillage d'automne dans le jardin de la paroisse et du couvent St-Paul (photo : frère Philipe Jeannin)

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