Avec les apôtres Pierre et Jean… (Ac 3, 1-10)

Nous l’avons suivi tout au long de sa Passion et jusqu’au tombeau vide : Jésus est ressuscité. « Cet homme est vraiment Fils de Dieu » et voilà qu’aujourd’hui deux de ses apôtres, Pierre et Jean, montent aussi à Jérusalem au Temple pour la prière vers la neuvième heure.

Ils sont habités par ce souffle qui les animent et les portent, conscients que quelque chose d’impensable s’est passée et les a transformés non seulement eux, mais aussi d’une manière encore très impalpable, le monde dans lequel ils sont. Plus rien n’est comme avant…l’être humain découvre sa capacité de changer son regard…pour contribuer à changer le monde.

Pierre et Jean n’ont rien de plus que les autres sur eux et avec eux, mais dans leur cœur un amour qui les dépasse les a envahis et par lequel toute chose peut renaître, recommencer, être transformée.

Etonnante coïncidence, l’événement se passe aussi à la neuvième heure, au moment où Jésus a crié son humanité angoissée et que son esprit retournait au Père. Et bien, aujourd’hui quelques temps après, Pierre et Jean vivent eux aussi à la neuvième heure l’expérience et la puissance de la foi. L’humanité angoissée de Jésus vient rejoindre l’attente désespérée de cet infirme de naissance. Et c’est dans ce regard mutuel que va jaillir la Parole qui guérit le corps et donne la joie à l’esprit, «  De l’argent et de l’or, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ le Nazaréen, lève-toi et marche ».

Jésus en rendant l’esprit donne la Vie au monde et Pierre et Jean par la richesse unique de leur foi et la force de la Parole, remettent cet homme debout devant son avenir.

La question est directe et prend un sens tout particulier en ce temps où beaucoup de nos fonctionnements et de nos manières de vivre sont en train d’être remis en question : Qu’est-ce que le monde a à nous donner pour que nous puissions vivre debout comme des hommes et des femmes dignes, respectés, cherchant du sens dans ce que nous vivons et en en trouvant…

Il y a des Paroles qui donnent la vie et aident à reprendre son chemin, il y en a d’autres qui donnent la mort et enferment tout désir et toute capacité de grandir.

Ne craignons pas nos fragilités et nos pauvretés, Dieu lui-même en a fait l’expérience. Ce sont des lieux possibles de fécondité et de renaissance. Il suffit parfois d’un regard et d’une parole qui disent à leur manière : je t’aime et Dieu, alors, est là qui t’attend pour te donner sa vie.

fr. Michel Fontaine