« Bien au-dessus… »

Puisque grâce au fr. Guy Musy, nous savons maintenant ce qu'est une "collecte" (cf. "Au fil de la messe" de samedi), arrêtons-nous aujourd'hui à celle de la messe de ce 4^ème jeudi du Temps pascal :

"Dieu qui relèves la nature humaine bien au-dessus de sa condition originelle, souviens-toi de cette œuvre de ton amour : maintiens dans ta bénédiction ceux que tu as régénérés. Par Jésus le Christ, notre Seigneur".

Dans cette prière, l'œuvre de la rédemption que nous célébrons depuis Pâques est considérée plus élevée que l'œuvre de la création. C'est ce qu'affirme aussi le rituel de l'eau bénite prévu pour les dimanches de Pâques où il est dit : "Alors que nous venons de célébrer la merveille de notre création et la merveille plus grande encore de notre rédemption, nous te rendons grâce pour cette eau".

Le salut en Jésus Christ n'est pas une restauration de l'ordre premier, un lifting après la défiguration du péché originel. Dieu n'est pas venu réparer un jouet cassé ou restaurer une œuvre d'art endommagée par le temps.

Dieu ne s'y est pas non plus repris à deux fois pour parvenir à ses fins : la première fois en créant, la deuxième en sauvant.

Non. D'une seule et même intention, après avoir fait planer l'Esprit sur les eaux originelles, Dieu a créé l'homme à son image et à sa ressemblance. A son image, en le créant capable de lui. A sa ressemblance, en l'adoptant en son Fils par le baptême. Tout est affaire d'amour et d'eau. L'amour préside à tout : "Souviens-toi de cette œuvre de ton amour". L'eau réalise ce dessein d'amour en nous régénérant et en nous ramenant à notre source : " Maintiens dans ta bénédiction ceux que tu as régénérés".

Maintiens-nous, Seigneur, dans la reconnaissance pour ta grâce qui abonde dans la création et surabonde dans la rédemption. Donne-nous de te louer toujours pour ta Parole qui à la genèse a fait ce qu'elle a dit, et qui aux derniers temps s'est faite chair pour parachever ta création.

Sr Anne-Sophie