Célébration au monastère d’Estavayer-le-Lac

Pour le 800e anniversaire de la mort de saint Dominique

La famille dominicaine de Genève au grand complet avait anticipé à la date du 30 mai la célébration du huit-centième anniversaire de la mort de saint Dominique. Le champ était donc libre pour permettre à cinq sœurs de la fraternité laïque de cette ville et à un frère du couvent de Cologny de répondre à l’invitation de leurs sœurs moniales d’Estavayer pour célébrer avec elles cet événement le 8 août, le jour même de la fête liturgique du Père des Prêcheurs.

Et ce fut une très belle fête où se mêlaient retrouvailles et prières, mais aussi jeunesse et renouveau.

Tout d’abord, quelle heureuse surprise – du moins pour le chroniqueur – de pénétrer dans une église restaurée, inondée de lumière. Celle qui se reflétait sur des murs rafraîchis et celle du soleil qui par faveur exceptionnelle ne nous quitta pas de la journée.

Jeunesse aussi, grâce à la présence d’une douzaine de jeunes gens et jeunes filles de la région lyonnaise, accompagnés par le frère Jean-Baptiste Rendu, qui faisaient escale à Estavayer, dernière étape d’un pèlerinage en Bavière et au Palatinat sur les pas de Benoît XVI et d’Edith Stein. On leur réserva dans l’église une place d’honneur : l’ancien chœur des moniales autrefois fermé par une grille, devenu pour la circonstance symbole d’accueil et d’ouverture.

Un organiste et un flûtiste (je ne me prononce pas sur leur genre) avaient aussi pris place sur cette estrade invisible du grand public. Leurs interprétions remarquables scandèrent le déroulement de la liturgie. J’imagine que nos musiciens étaient des « indigènes » du cru, puisqu’ils nous gratifièrent de la mélodie de la prière adressée à « Nouthra Dona di Maortsè », un chant qui, à l’égal du fameux Lioba, fait chavirer le cœur des Fribourgeois.

Autour de l’autel, une dizaine de frères, des jeunes et des moins jeunes, ceux qui portent l’étole et ceux qui ne la portent pas encore, des Helvètes, des Gaulois, un Lombard, et que sais-je encore, tous témoignant de l’unité et de l’universalité de notre Ordre. Le gros de la troupe provenait du couvent St-Hyacinthe de Fribourg, entraînée par son prieur, le frère Emmanuel Durand, qui présida la célébration eucharistique. Et avec eux, nos deux postulants Nicolas et Simon qui rejoindront dans quelques jours le couvent de noviciat de Strasbourg.

Ce fut le cher frère Adrian Schenker qui tint « ex abundantia cordis », l’homélie du jour. On pardonnera au chroniqueur, son aîné de trois ans, de n’avoir pu en suivre tout le fil. Il se réjouira de l’écouter en différé si par bonheur une âme attentive l’avait l’enregistrée. Mais ce qu’il en a entendu et retenu lui paraît suffisant pour alimenter sa réflexion.

Le frère Adrien pensait-il à saint Dominique ou à ses frères quand il fit référence à la parabole qui recommande à ceux que Dieu appelle à son service de se considérer comme des « serviteurs inutiles ». Certaines traductions bienveillantes tentent d’adoucir l’expression. Les serviteurs « inutiles » deviennent des serviteurs « quelconques ». De toute façon j’étais visé et renvoyé avec mes frères à ma juste place, sans prétention.

Soit dit en passant, Dominique sur son lit de mort a promis à ses frères qu’il leur serait « utile », mais outre-tombe. Ce qui ne l’empêcha pas d’être l’homme qui fit ce qu’il fallait faire et qui s’effaçait après l’avoir fait.

Selon la tradition, l’apéritif fut servi dans le jardin du cloître, de même que le repas qui suivit. Les moniales furent toutefois compatissantes pour leurs convives frileux et leur permirent de trouver refuge dans leur réfectoire. Ces agapes sont l’occasion de renouveler et d’approfondir nos liens de famille très élargie. Et même d’en tisser de nouveaux.

Le chroniqueur ne fut pas le dernier à quitter les lieux. Il suivit les consignes de sa guide, la prieure de la Fraternité de Genève, qui avait mission de le ramener à bon port avant l’encombrement du trafic aux portes de la cité de Calvin. Ce qui aurait pu assombrir son humeur au soir de cette magnifique journée.

frère Guy Musy

 

Nous sommes heureux de présenter à nos lecteurs ces photos du rassemblement de dimanche qui nous ont été fournies par Nasria-Myriam Mechta (sur la dernière photo, en rose) :

Au monastère d'Estavayer-le-Lac (photos pour cet article : la rédaction)

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