Chandeleur à l'église St-Paul

L'homélie du frère Michel Fontaine, curé de la paroisse

Aujourd'hui, c'est la fête de la Présentation du Seigneur au Temple, également connue sous le nom de Chandeleur.

C'est aussi la Journée internationale de la vie consacrée.

Au cours d'une célébration spéciale ce soir à partir de 18h30, présidée par le vicaire épiscopal pour Genève l'abbé Pascal Desthieux en présence de dizaines de femmes de d'hommes consacrés, notre frère Michel Fontaine, curé de la paroisse, a prêché sur le passage de l'Evangile de ce jour (Lc 2, 22-32).

Nous sommes heureux de présenter à nos lecteurs le texte de son homélie ainsi que quelques photos de la procession aux chandelles qui a précédé la célébration de la messe.

« Syméon prit l’enfant dans ses bras et rendit grâce à Dieu ».

Un geste, une Parole, une Promesse qui s’accomplit, un chemin qui s’ouvre, une Lumière qui ne s’éteindra jamais, une Présence jusqu’à la fin du monde…dire cela c’est entrer dans le mystère de notre foi en se faisant témoins du Salut, comme Syméon et Anne, autrement dit, c’est retrouver les traces de notre baptême.

Avec Luc entrons dans le Temple et essayons de faire nôtre ce qui est en train de se passer…

Au niveau du rite qui nous est rapporté, reconnaissons que la présentation n’est pas très claire. On y associe deux évènements prescrits par la loi de Moïse, réalisés indépendamment l’un de l’autre, la purification de la mère après l’accouchement, sans la présence de l’enfant et l’acte d’un rachat de l’enfant mâle premier né, en l’absence de la mère. Mais qu’importe cette contraction d’évènements. Luc met l’accent sur le respect de la loi et la piété des parents. C’est aussi un signe pour aujourd’hui !

Nous nous inscrivons dans une réalité religieuse qui a du sens et l’apparition de Syméon introduit aussitôt une densité particulière : il est le deuxième témoin après les bergers du Salut de Dieu. Syméon attend le Salut, la libération, la venue du Messie, du Royaume de Dieu, le Christ.

Mais comment peut-il discerner dans ce nouveau-né amené par ses parents, le mystère de cet enfant ?

C’est là que l’évangile nous éclaire, par trois fois, Luc fait référence à l’Esprit Saint…car Syméon est inspiré comme Pierre le sera au moment où Jésus lui dira : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux » (Mt 16, 13-19). Rappelez-vous Pierre disait : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Et bien Syméon prit l’enfant dans ses bras, rendit grâce à Dieu. Syméon comme Pierre, proclament à deux moments différents, poussés par l’Esprit, le salut universel qui concerne non seulement Israël mais aussi  tous les peuples. Nous verrons d’ailleurs dans les Actes des Apôtres que la Synagogue résiste à ce message (Ac 13, 44-52).

Mais Syméon va plus loin, il n’hésite pas à mettre ensemble comme indissociable l’affirmation d’un message de paix et d’espérance avec la mise en perspective de la contestation, voire du rejet comme un brouillard incontournable sur le chemin qui mène à la vie et à la vie en abondance. En un mot, il nous rappelle que Noël est indissociable du Vendredi saint…et c’est là que le deuxième acteur apparaît.

Il nous faut plutôt parler d’actrice car il s’agit d’Anne, la Prophétesse, fille de Phanuel de la tribu d’Aser. Cet événement n’est pas secondaire, rapporté par Luc. Il est profondément théologique car il donne sens à l’accomplissement de la Promesse qui puise son origine dans l’Acte premier Créateur, la Genèse, Homme et femme, tous deux messagers de la Bonne Nouvelle. Comme Syméon, Anne prie et prophétise en saluant l’Enfant venu comme libérateur d’Israël et de tous les peuples.

Et enfin c’est le retour à Nazareth avec le rappel de l’humanité de Jésus qui grandit comme tout enfant…En lisant ce qui suit ce passage de Luc, on percevra très vite que ce développement en sagesse est habité par les mots même de Syméon et Anne, lesquels vont prendre toute leur plénitude au moment où Jésus, au Jourdain, entendra : « Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré » (Lc 3, 22). Et nous l’entendons nous aussi.

Cette présentation au Temple apparaît bien plus que pour satisfaire aux convenances d’une ritualité prescrite depuis Moïse. Il y a là l’expression d’une cohérence générale de la Parole depuis les origines : La Lumière est désormais au cœur de notre humanité. C’est ce que nous célébrons aujourd’hui. Par notre baptême et les engagements qui habitent notre cœur, notre intelligence et notre volonté, quelle qu’en soit la forme et le statut, nous sommes appelés à témoigner de cette Espérance. Elle est enracinée dès l’origine dans un Amour inconditionnel et gratuit, donné pour que nous puissions creuser et découvrir en nous, ce chemin libérateur et porteur de joie. « Croyez en la Lumière, vous serez fils de la Lumière ». C‘est le répond d’aujourd’hui dans nos Laudes.

Alors nous prendrons l’enfant dans nos bras et nous rendrons grâce à Dieu…

 frère Michel Fontaine

Chandeleur à l'église St-Paul de Cologny ce 2 février 2022 (photos pour cet article : la rédaction)

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