« Chaque jour je commence »

Méditation du frère Michel Fontaine sur l'évangile d'aujourd'hui (Lc 21, 12-19)

N’écartons pas trop rapidement ce court passage de Luc. Il nous met en garde. Il nous fait peur, peut-être. Il nous parle de témoignage allant jusqu’au martyr. Des images viennent subitement habiter notre esprit car notre foi a une dimension universelle et historique. Elle est communautaire. Elle se vit en Eglise.

Mais la Parole concerne tout être humain car ce passage n’est pas exclusif. Saint Jean nous le rappelle à sa manière « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l'Esprit ... » (Jn 3, 8 -21). C’est la Genèse qui prend notre humanité dans sa totalité. Alors le regard s’élargit et les mots de tribunal, de persécution, de délation par la famille et les proches… prennent subitement un visage et donnent alors à la Parole une actualité certaine. L’Evangile dit bien aujourd’hui comme hier, la même réalité. Des hommes, des femmes et des enfants ne sont pas reconnus dans leur dignité d’Enfants de Dieu et souffrent de toutes sortes de persécutions…

Alors pour nous, Chrétien, je relève ces quelques mots conclusifs de cette parole qui nous est donnée aujourd’hui : 

« C’est par votre persévérance que vous gagnerez la vie ».

Oui, pour nous aider à toujours mieux vivre notre baptême et être des témoins de la tendresse et de la présence de Dieu là où il nous semble absent, Jésus nous dit combien la persévérance, autrement dit l’Espérance doit nous habiter et dire cela c’est rappeler la fidélité de Dieu.

Toute l’Ecriture est portée par la fidélité absolue de Dieu à l’égard de l’homme. Nous touchons là l’essentiel de notre vie de foi : faire l’expérience de la fidélité.

La nôtre est inscrite dans une histoire avec ses fragilités et ses richesses, celle de Dieu est inscrite dans une Parole qui s’est faite chair. Celle qui s’est incarnée et qui vient à notre rencontre dans chaque eucharistie, mais aussi celle qui vient « travailler » dans l’épaisseur de nos existences. Là s’accomplit le mystère de l’amour donné.

Quel abîme entre ces deux fidélités ? Non, et c’est notre ambition de chrétien. Ne nous arrêtons pas en cours de route, au bord du chemin, quant bien même celui-ci peut paraître rocailleux, ardu et que le brouillard s’épaissit…

Cette phrase m’habite souvent : « Chaque jour je commence, car chaque jour est à lui seul une vie » aimait dire Ambroise-Marie Carré, un de nos frères, dans l’un de ses livres. N’est-ce pas aussi une autre manière de comprendre la persévérance ?

fr. Michel Fontaine

(photo : Wikimedia Commons)

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