Charles Lwanga et Kizito

Saints d’Afrique et de Suisse

Aujourd’hui 3 juin, fête de saint Charles Lwanga et de ses compagnons martyrs. Célébration chère à tous les amoureux d’Afrique.

Je ne suis pas seul en Suisse à commémorer leur martyre. Chaque année le premier dimanche de juin - mais hélas pas en 2020 ! - des dizaines d’Africain résidant dans notre pays se rendent en pèlerinage à Saint-Maurice en Valais pour fêter « les saints martyrs d’Afrique ». Le premier de la série, selon une vénérable tradition, fut le légionnaire Maurice que l’on fait naître à Thèbes en Egypte et qui  périt par le glaive à Agaune, au début du quatrième siècle.

Historiquement mieux fondé est le martyre, le 3 juin 1886, de Charles Lwanga et de ses compagnons à Nyamugongo, dans l’ancien royaume du Buganda, sur les rives du lac Victoria. Ce sont les missionnaires Pères Blancs arrivés d’Europe quelques années plus tôt qui l’attestent. Le sacrifice de cette vingtaine de jeunes pages du roi Mwanga, l’élite de son royaume, fut « œcuménique ». Catholiques et anglicans moururent sur le même bûcher. Aujourd’hui, une basilique reçoit les pèlerins de toute confession.

Le courage et la fidélité de ces jeunes gens - Kizito, le plus jeune, n’avait que 14 ans ! - qui ne voulurent pas renier la foi de leur baptême ni céder aux pulsions lubriques du roi qu’ils avaient mission de servir impressionnèrent leurs compatriotes. Après leur mort, ils adhérèrent en masse  au christianisme.

Par centaines de milliers, les chrétiens d’Afrique se retrouvèrent à Nyamugongo le 18 octobre 1964, entourant le pape Paul VI venu canoniser leurs martyrs. L’homélie prononcée à cette occasion  par le pape frappa les esprits : « Africains, vous devez être vos propres missionnaires ». Autrement dit, vous n’avez plus besoin d’évangélisateurs venus de très loin. C’est à vous de prendre la relève.

L’évêque de Rome prophétisait-il notre époque qui a vu disparaître d’Afrique la quasi totalité des missionnaires occidentaux et, du même coup, l’arrivée en force dans nos pays de cohortes de prêtres, de religieux et religieuses (et bientôt d’évêques ?) d’origine subsaharienne venus au secours de notre pastorale déficiente et défaillante ?

Autre raison de faire mémoire des martyrs d’Ouganda. Leur sang est une semence, prémices d’une nouvelle moisson chrétienne sur nos terres.

fr. Guy Musy

Charles Lwanga baptise Kizito, vitrail de l'église à Munyonyo, Kampala (photo : Wulman83, Wikimedia Commons)

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