De la sainte famille… à la sainteté !

L'homélie du frère Michel Fontaine pour le dimanche de la Sainte Famille

Peut-être aujourd’hui, plus qu’hier, cette expression « Sainte Famille » peut nous interpeler, quand bien même cette fête date de la fin des années 60…donc récente !

Quel que soit notre ressenti, il est bon de nous arrêter sur cette image quelque peu iconique avouons-le. Risquons de la déconstruire pour mieux en retrouver le sens profond.

L’Ecriture sainte ne nous propose pas un modèle de Famille tel que nous pourrions l’imaginer selon nos critères. D’ailleurs depuis les origines Dieu inscrit sa Parole dans les méandres de notre humanité aussi contrastée soit-elle.

Pensons à toutes ces familles qui nous sont décrites dans l’Ancien Testament : Abraham, « se libère » de sa femme deux fois par crainte pour lui-même et a un enfant hors mariage (Ismaël). David alla jusqu’à huit femmes, dont une avec qui il commit l’adultère et tua le mari avant de l’épouser. Osée, le prophète à qui Dieu dit : “Va, prends une femme se livrant à la prostitution et des enfants de prostitution, car le pays ne fait que se prostituer en se détournant de moi … »

Et nous pourrions poursuivre d’autres récits déstabilisants et pourtant c’est précisément dans ces méandres de notre humanité que Dieu réalise patiemment son projet : nous donner sa propre vie, son Fils, pour que nous découvrions son amour inconditionnel. Dieu s’engage d’une manière radicale dans la complexité de nos relations aussi éclatées soient-elles.

Nous sommes au cœur même de l’histoire du Salut avec cette célébration : Dieu choisit un papa qui n’est pas le père de l’enfant et une maman, touchée par la grâce dès sa conception et enceinte avant d’avoir connu son mari.

Il n’y a pas de modèle à suivre si ce n’est celui de la sainteté car c’est bien de cela dont il s’agit quand l’Eglise nous demande de célébrer d’abord la vie dans sa fécondité au cœur d’un foyer habité par l’amour.

Notre regard alors s’élargit…Si l’on parle de la Sainte famille c’est uniquement pour nous rappeler notre vocation à la sainteté.

Dans ce passage de Luc, le dialogue de Jésus, tout jeune adolescent, et ses parents, invite à réfléchir et à penser notre existence dans une dynamique de foi et de relation avec notre Créateur.

Une seule chose nous est demandée pour grandir dans cette dynamique ; nous imprégner de deux repères comme une boussole au milieu du désert :

L’écoute de la Parole. N’est-ce pas la réponse de Jésus à ses parents « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »

Le respect de la vie et sa protection. N’est-ce pas ce que Marie mais aussi Joseph ont réalisé et que Luc rapporte à sa manière : « Sa mère gardait dans son cœur tous ces évènements…Jésus grandissait…devant Dieu et devant les hommes ».

Oui, deux repères, écouter la parole, quand elle parle à mon cœur et mon intelligence et respecter la vie en la protégeant…

Voilà ce qui est au cœur de cette Famille unique.

Oui, si l’Ecriture et la figure de Jésus sont bien au-delà d’un modèle à suivre, l’un et l’autre nous convoquent sans cesse à relire notre existence quelle qu’elle soit, à la lumière de cette Présence qu’il nous a laissée, L’Esprit saint.

Tout est là rassemblé en ce Temps de la Nativité, pour que chacune et chacun entre dans ce chemin et découvre, à l’image de Celui qui nous aime, qu’il est appelé à faire de sa vie, avec les autres, des lieux ouverts de sainteté…

La Sainte Famille (détail), Maître du Retable de saint Barthélemy, 1495-1500. (Wikipédia)

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