Dies iræ
Le Dies iræ (« Jour de colère »), est une séquence médiévale chantée, adoptant la forme d'une hymne liturgique.
L'inspiration de l'hymne est partiellement apocalyptique.
Les prémices de cette séquence sont apparues dès le début du 11e siècle, la version actuelle datant du 13e siècle. C'est à cette époque et sous cet aspect qu'elle a été intégrée au corpus grégorien.
Le Dies iræ a ensuite été chanté pendant des siècles dans la messe de Requiem. Elle peut toujours l'être, mais n'est pas obligatoire.
Le 8 novembre est le jour où nous prions en particulier pour tous les frères et sœurs défunts de l'Ordre des Prêcheurs. Il est donc approprié qu'en ce jour nous présentions un nouvel enregistrement vidéo de nos frères experts en chant grégorien du projet OPChant, une chaîne YouTube qui promeut et enseigne le chant grégorien dans la grande tradition dominicaine.
Les frères ont enregistré cette vidéo dans un nouveau lieu pour leur projet : dans la belle collégiale de Romont.
Regardons et écoutons :
Les frères chantent, en latin (la traduction française est ci-dessous) :
1. Dies iræ, dies illa solvet saeclum in favilla, teste David cum Sibylla.
2. Quantus tremor est futurus, quando iudex est venturus, cuncta stricte discussurus?
3. Tuba mirum spargens sonum, per sepulchra regionum, coget omnes ante thronum.
4. Mors stupebit et natura, cum resurget creatura, iudicanti responsura.
5. Liber scriptus proferetur in quo totum continetur, unde mundus iudicetur.
6. Iudex ergo cum sedebit, quidquid latet, apparebit; nil inultum remanebit.
7. Quid sum miser tunc dicturus? Quem patronum rogaturus, cum vix iustus sit securus?
8. Rex tremendae maiestatis, qui salvandos salvas gratis, salva me, fons pietatis.
9. Recordare, Iesu pie, quod sum causa tuae viae: ne me perdas illa die.
10. Quaerens me, sedisti lassus: redemisti crucem passus: tantus labor non sit cassus.
11. Iuste Iudex ultionis, donum fac remissionis ante diem rationis.
12. Ingemisco tamquam reus: culpa rubet vultus meus: supplicanti parce, Deus.
13. Qui Mariam absolvisti, et latronem exaudisti, mihi quoque spem dedisti.
14. Preces meae non sunt dignae: sed tu bonus fac benigne, ne perenni cremer igne.
15. Inter oves locum praesta, et ab haedis me sequestra, statuens in parte dextra.
16. Confutatis maledictis, flammis acribus addictis: voca me cum benedictis.
17. Oro supplex et acclinis cor contritum quasi cinis, gere curam mei finis.
18. Lacrymosa dies illa qua resurget ex favilla iudicandus homo reus. Huic ergo parce, Deus: Pie Iesu Domine, dona eis requiem. Amen.
Une traduction française :
1. Jour de colère, ce jour-là, Il réduira le monde en cendres. David l’atteste, et la Sibylle.
2. Quelle terreur à venir, quand le juge apparaîtra pour tout strictement examiner !
3. La trompette répand étonnamment ses sons, parmi les sépulcres de tous pays, rassemblant tous les hommes devant le trône.
4. La Mort sera stupéfaite, comme la Nature, quand ressuscitera la créature, pour être jugée d’après ses réponses.
5. Un livre écrit sera produit, dans lequel tout sera contenu ; d’après quoi le Monde sera jugé.
6. Quand le Juge donc tiendra séance, tout ce qui est caché apparaîtra, et rien d’impuni ne restera.
7. Que, pauvre de moi, alors dirai-je ? Quel protecteur demanderai-je, quand à peine le juste sera en sûreté ?
8. Roi de terrible majesté, qui sauvez, ceux à sauver, par votre grâce, sauvez-moi, source de piété.
9. Souvenez-vous, Jésus si doux, que je suis la cause de votre route ; ne me perdez pas en ce jour.
10. En me cherchant vous vous êtes assis fatigué, me rachetant par la Croix, la Passion, que tant de travaux ne soient pas vains.
11. Juste Juge de votre vengeance, faites-moi don de la rémission avant le jour du jugement.
12. Je gémis comme un coupable, la faute rougit mon visage, au suppliant, pardonnez Seigneur.
13. Vous qui avez absous Marie(-Madeleine), et, au bon larron, exaucé les vœux, à moi aussi vous rendez l’espoir.
14. Mes prières ne sont pas dignes (d’être exaucées), mais vous, si bon, faites par votre bonté que jamais je ne brûle dans le feu.
15. Entre les brebis placez-moi, que des boucs je sois séparé, en me plaçant à votre droite.
16. Confondus, les maudits, aux flammes âcres assignés, appelez-moi avec les bénis.
17. Je prie suppliant et incliné, le cœur contrit comme de la cendre, prenez soin de ma fin.
18. Jour de larmes que ce jour-là, où ressuscitera, de la poussière, pour le jugement, l’homme coupable. À celui-là donc, pardonnez, ô Dieu. Doux Jésus Seigneur, donnez-leur le repos. Amen.
Que les âmes de nos frères et sœurs défunts, par la miséricorde de Dieu, reposent en paix !
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