Dieu, fait-il attendre jour et nuit celles et ceux qui crient vers Lui ?

Une méditation du frère Michel sur l'évangile d'aujourd'hui (Lc 18, 1-8)

Voilà une question qui résonne tout particulièrement dans notre monde et dans la situation de l’un ou l’autre d’entre nous. Qu’attend-il pour intervenir et répondre à notre prière ?

L’évangile de Luc que nous suivons tout au long de ce mois de novembre vient aujourd’hui ouvrir à nouveau un chemin et une espérance.

Entrons dans cette parole qui nous est offerte et regardons comment la prière nous est présentée !

L’histoire est relativement simple. Un juge inique qui, lassé des appels d’une femme, veuve, lui donne en définitive satisfaction. Jésus nous redit que Dieu, qui nous aime bien plus que ce juge, répondra à plus forte raison à nos prières.

Il en est de même avec ce court passage de la troisième lettre de Saint Jean (5-8) qui rappelle l’importance de tout notre agir témoignant de notre fraternité et nous fait être des « collaborateurs de la vérité ».

Mais alors comment vivre cette expérience douloureuse du silence de Dieu ?

Nous demandons une guérison sans l’obtenir, une conversion, un changement, une amélioration de notre quotidien et c’est plutôt l’enlisement, l’incapacité à rebondir voir l’impuissance qui nous envahit… Ses réponses sont tardives, parfois contraires à ce que nous avions espéré.

Devons-nous chercher des explications à ce silence, toutes sortes d’arguments avec des acrobaties intellectuelles ? Non, ne cherchons pas de fausses raisons. Jésus nous invite à reconnaître que la persévérance dans la prière est le chemin qui nous fait grandir. N’oublions pas que lui-même a fait cette expérience de la prière dans ses moments les plus fragiles…

Sa parole aujourd’hui est claire. Il nous rappelle qu’il nous faut prier sans se lasser et reconnaître la patience de Dieu au cœur de notre existence.

Mais que nous dit-il vraiment sur la prière ?

Elle est tout d’abord une mise en relation, une démarche de communication au sens le plus simple mais le plus vrai du terme. Je ne peux pas vivre sans relation ni communication. Je ne peux pas découvrir qui je suis, et quelles sont les réalités profondes de mon existence sans chercher à réaliser une relation et tout particulièrement une relation avec Dieu. Jésus qui nous parle de la prière nous dit en fait que c’est là une nécessité vitale car c’est dans cette relation avec Dieu et l’autre que se façonnent ma liberté et ma vie : parler à son tout petit enfant est dans cette nécessité vitale pour le père, la mère et pour l’enfant. Les mots utilisés sont ceux de la communion et de l’amour. Ils nourrissent la relation et la communication, indispensables pour grandir et devenir un être humain.

Notre relation à Dieu dans la prière est de cet ordre fondamentalement car notre prière prend naissance dans un acte d’origine, celui du don de la vie que nous avons tous reçu.

Jésus nous renvoie à notre propre façon de prier aujourd’hui et nous pose cette question au travers de la parabole de la veuve mais aussi à cette ouverture aux frères et soeurs, à l’étranger qui nous fait « …être des collaborateurs de la vérité » dont parle St Jean (3 Jn 5-8). La prière nous inscrit dans une dimension qui nous dépasse, celle de la Vérité.

N’oublions pas que l’Ecriture est une Parole vivante qui nous met en dialogue dans l’intimité d’une relation unique, celle du Père, du Fils et de l’Esprit Saint. Notre prière se joue à ce niveau là en toute simplicité.

Cherchons, chacun à sa manière, cette intimité dans la prière.

Alors en cheminant avec Dieu, comme les pèlerins d’Emmaüs, je (re)découvre sa présence comme une lumière qui ne s’était jamais éteinte.

fr. Michel Fontaine

(Musée national historique - Tirana, Albanie, photo: Wikimedia commons)

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