En chemin…

Jésus parle de son départ. Il parle de ce moment ultime où tout sera accompli. Nous avons encore en mémoire la question de Simon-Pierre : « Seigneur où vas-tu ? » (Jn 13, 36). Jésus doit partir pour que nous comprenions davantage qui il est et pourquoi il est venu vivre avec nous. C’est vrai, ce départ passe par la mort, la sienne mais qui en fait, donne à la nôtre une dimension totalement nouvelle, celle d’un nouveau chemin qui s’ouvre sur la vie et la vie en plénitude. Plénitude, parce que en communion dans le Père, Fils et Esprit saint. Jean nous fait percevoir le sens profond de notre existence. Mais tout cela peut paraître déconnecté de notre quotidien.

Non, il y a dans ce que nous vivons aujourd’hui au travers de cette crise qui nous destabilise, aussi l’exigence d’un passage et du sens que nous lui donnons pour retrouver un chemin d’équilibre et un horizon qui nous fait grandir.

Ce Temps pascal est là en ce dimanche, pour que nous fassions nôtre, et l’interpellation de Thomas qui vient si bien coller à notre humanité charnelle : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas, comment en connaîtrions-nous le chemin ? » et celle de Philippe qui va bien plus loin que Thomas puisqu’elle exprime la pauvreté de notre foi, voire son vide à certains moments… comme un cri qui vient creuser en nous ce désir d’une reprise, d’une conversion, « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit ». C’est un véritable coup de poing que reçoit Jésus en entendant cette question et sa réponse vient, comme pour le supplier de croire : « Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? »…

Et bien aujourd’hui, Jésus, avec nous dans cette tourmente qui déplace tous les curseurs, nous redit, telle une supplication, cette Parole de Foi qui constitue le chemin de la notre, à temps et à contre-temps : « Croyez-moi : je suis dans le Père et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes… ».

Ne cessons pas de chercher ce chemin dans le quotidien de nos vies aussi cabossées soient-elles. Ce n’est pas un programme à suivre mais une quête qui nous aide à entrer dans le mystère de notre vie. Ainsi, nous découvrons parfois très fortuitement combien nous ne sommes pas seuls et comment Dieu réalise en nous ses oeuvres bien au-delà de ce que nous espérions.

N’est-ce pas cela un chemin de foi ?

fr. Michel Fontaine