La bénédiction oubliée des larmes

Une réflexion du frère Erik sur l'évangile d'aujourd'hui (Lc 19, 41-44)

« Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! » 

Nous pouvons mieux comprendre l'Évangile d'aujourd'hui si nous nous rappelons, dans quelles circonstances Jésus pleura sur Jérusalem. Jésus est allé à Jérusalem, sachant qu’il allait mourir sur la croix.

Saint Luc consacre 10 chapitres de son Évangile à ce voyage vers Jérusalem.

L'épisode du passage d'aujourd'hui a eu lieu le dimanche des Rameaux. Jésus arrive à Jérusalem – et sur la pente du mont des Oliviers, une manifestation enthousiaste en son honneur débute. Les gens le reconnaissent comme le roi messianique.

Et à ce moment précis, pendant cette manifestation, Jésus pleura sur la ville : « si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux ».

 En ce temps-là, lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant : "Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux. Oui, viendront pour toi des jours où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ; ils t’anéantiront, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait."   

Jésus sait qu'il sera crucifié dans cinq jours.

Devant lui, il voit un panorama de la ville où il devra être mis à mort. Il est sur le mont des Oliviers, où il passera quatre heures difficiles, priant et transpirant du sang.

Même dans un tel moment, même dans un tel lieu, Jésus ne pense pas à lui-même, mais à nous et au malheur de notre éloignement de Dieu.

Plus tard, le Vendredi Saint, il se comportera de la même manière pendant son chemin de croix. Quand les femmes de Jérusalem pleurent devant Lui, Il dit : « Ne pleurez pas pour moi, pleurez pour vous-mêmes et pour vos enfants ».

Notons, en passant, que ces deux épisodes – la lamentation du Seigneur sur Jérusalem et ses paroles sur le chemin de croix aux femmes de Jérusalem – constituent le commentaire le plus merveilleux de la deuxième béatitude : « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés ».

Voilà la bénédiction oubliée des larmes : c'est une chose bénie de pleurer sur mes péchés, si ces pleurs me mènent à un changement de cœur, une conversion du cœur. 

Il n'y a pas de joie sans conversion. La conversion signifie un détournement – un détournement du péché dans la pénitence.

C'est donc une bonne chose que de pleurer, si mes pleurs conduisent à ma conversion.

Aussi, il est bien de pleurer sur les péchés de mes proches, si ces larmes me poussent à prier pour eux et à chercher un moyen de les aider.

Adapté d'une médiation du frère J. Salij

« Flevit super illam » – Enrique Simonet, 1892, Museo del Prado (Wikipédia)

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