La Fête Dieu

En célébrant aujourd’hui la Fête Dieu, le Christ nous rappelle par ses paroles difficiles à comprendre si on ne les associe pas à l’histoire de l’humanité et de la Création, son intime Présence offerte au plus profond de nous-même.

Par l’Eucharistie, j’affirme cette Présence en moi mais aussi au monde en disant oui à la vie et à la vie en surabondance.

Mais il faut aller plus loin…

En communiant au Corps du Christ, je prends au sérieux tout être humain quel qu’il soit dans ses fragilités et ses doutes les plus exacerbés. Oui, parce que Dieu a pris chair en notre humanité partagée et a fait de cette chair le lieu d’excellence capable de s’ouvrir au don et à l’amour, l’eucharistie est le lieu de l’alliance réconciliée.

Il y a là une relation unique et mystérieuse qui se réalise en Lui et nous d’où l’importance de ce passage que nous avons entendu « …celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi je demeure en lui ».

N’oublions pas non plus que le visage de l’Eucharistie est multiple comme le visage du Christ est multiple.

Adorer le St Sacrement comme le « pain descendu du ciel », c’est aussi regardé le « serviteur souffrant » méprisé au cœur des injustices d’aujourd’hui, c’est aussi voir le Christ s’agenouiller devant ses disciples le soir du dernier repas pour leur rappeler qu’ils sont serviteurs avant toute chose…C’est entendre ses paroles « ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous le ferez » (Mt 25, 40).

Là se révèle pour le Chrétien l’origine de la dignité de tout être humain. C’était le combat de Luther King et de Gandhi qui résonne encore aujourd’hui particulièrement dans l’actualité…

Alors oui, nous entrons vraiment dans le mystère du « pain vivant descendu du ciel » et nous pouvons dire comme le centurion « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir mais dis seulement une parole et je serai guéri ».

fr. Michel Fontaine