La main tendue

L’homme tombé du rocher qu’il escaladait ou dans un ravin ou qui se noie crie « Au secours ! » dans l’espoir d’être entendu et que quelqu’un vienne à son secours… Ceux qui, aujourd’hui, en raison des conséquences terribles liées à la Covid, qui voient leur emploi menacé, leur quotidien s’appauvrir, leur contexte familial se tendre, leur avenir s’assombrir… lancent aussi un « Au secours ! » parfois étouffé dans un surcroît de dignité… 

Dans l’évangile de ce jour, ce sont dix lépreux qui crient leur détresse : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » (Lc 17, 13). Discrètement, Jésus les guérit sur le chemin où il les envoie se montrer aux prêtres. Sur les dix, un seul – un étranger, le Samaritain – revient sur ses pas, attribuant sa guérison à Dieu, pour remercier Jésus. « Relève-toi et va, lui dit Jésus, ta foi t’a sauvé. » (Lc 17, 19). Jésus le relève et le renvoie à sa vie nouvelle.

La foi se révèle ici comme la reconnaissance du bien et du bon qui nous arrivent de la part de Dieu dans notre malheur : cette main que Dieu nous tend en Jésus lorsque nous la saisissons. 

Chaque jour, pour commencer l’office, nous chantons : « Dieu, viens à mon aide ! Seigneur, à notre secours ! » pour mieux accueillir la main que Dieu nous tend en Jésus, notre Sauveur.

Disciples de Jésus, et si nous aussi nous tendions la main aujourd’hui à l’une ou l’autre de ces personnes en détresse ? Si nous essayions d’être la main que Dieu leur tend à travers nous ? Il y a tant de manières à notre portée de le faire : une écoute, un coup de téléphone, une aide, un service rendu, un partage, une attention, un regard… Toute manière qui permettrait de vérifier que l’appel au secours a été entendu et pouvoir dire à notre tour : « Relève-toi et va, ta foi t’a sauvé. »

fr. Philippe Jeannin