Le frère Dominique en excursion à moto

Le frère Dominique Fragnière est né en 1957 et a grandi à Sorens, une commune proche de Bulle dans le district de la Gruyère (canton de Fribourg). Après avoir été vendeur dans une librairie-papeterie, opérateur en informatique et gendarme, il est entré dans l'Ordre des Prêcheurs en 1984 comme postulant, puis il a fait son noviciat à Fribourg en 1987-88.

Il a fait sa profession solennelle en décembre 1991 et a été ordonné diacre en janvier 1993. Après avoir servi l’Église pendant neuf ans comme diacre, le frère Dominique a été ordonné prêtre à Sorens par l'évêque auxiliaire Mgr Pierre Farine en octobre 2002. 

Le frère Dominique est membre depuis 1994 de la communauté du couvent St-Dominique à Cologny (Genève), où il exerça à diverses reprises la fonction de vicaire de la paroisse. Dans son travail pastoral, parmi de nombreuses autres activités, il porte une attention particulière aux besoins des personnes âgées, malades ou en fin de vie. Il a été pendant plus de 20 ans aumônier d'hôpital. Il aide à planifier le dernier adieu de nombreux fidèles et préside fréquemment des funérailles dans la paroisse St-Paul et ailleurs.

Le frère Dominique est connu par beaucoup comme une présence amicale et pleine d'humour dans notre communauté. Il prend soin des animaux du jardin du couvent, en particulier des oiseaux et de leurs ennemis naturels, les chats.

Mais il y a une facette du frère Dominique que peu de nos amis connaissent…

Comme nous avons eu l'occasion d'y faire allusion dans un article sur notre site en avril dernier, le frère Dominique est depuis environ trois ans l'ami d'une importante communauté de « motards » – des hommes et des femmes qui aiment parcourir les routes de campagne sur de grosses motos, notamment celles de la célèbre usine Harley-Davidson de Milwaukee (États-Unis) :

Son cousin Philippe Billard est membre de ce club, qui s'appelle « I Cinque Del... ». Leur devise est « Never give up ! » (N’abandonne jamais !). 

Il s'agit à l'origine d'un cercle exclusivement réservé aux conducteurs de Harley. Ils acceptent maintenant des motocyclistes qui conduisent des motos d'autres marques. Les fondateurs étaient cinq amis, d'où le nom du club. 

Au printemps dernier, le frère Dominique a béni – ce qu'il fait annuellement depuis trois ans déjà – les motards et leurs véhicules bruyants sur le parvis de notre église.

Sa formule de bénédiction :

 Dieu tout-puissant, nous te prions pour ceux qui se serviront de ces motos : qu'ils fassent la route en toute sécurité, qu'ils fassent preuve de prudence pour la sécurité des autres, et qu'en se rendant à leur travail ou à leur loisir, ils sachent reconnaître dans le Christ leur compagnon de route. Lui qui règne pour les siècles des siècles. 

Le week-end dernier, le frère Dominique ne s'est pas contenté d'asperger d'eau bénite les motards et leurs motos : il les a rejoints pour une excursion à grande vitesse, jusqu'à la Vallée-de-Joux.

Les motards partent en excursion (video : Philippe Billard)

Parti de Genève avec son cousin, il a passé deux jours et une nuit accroché à l'arrière d'une énorme moto avec un moteur de 1800 cc (un moteur très fort, qui donne environ 92 ch à la roue arrière). 

En tant que passager de cette puissante machine, il a appris à se pencher d'un côté à l'autre en tandem avec le conducteur afin d'éviter de déraper lors des virages en épingle à cheveux.

Le frère Dominique raconte : « Je les connais un peu et ils sont devenus des amis […] Il faut être discret dans leur milieu, mais des choses comme la bénédiction sont en fait très importantes pour eux ».

Il ajoute : « Je suis plus âgé qu'eux… ce sont des jeunes. Ils sont pourtant accueillants et chaleureux. Ce que je trouve super, c'est l'entraide et l'amitié que les membres du club se témoignent ».

Le frère Dominique a été impressionné par l'organisation du club et la culture particulière partagée par la communauté des motards : « Il y en a toujours un qui dirige tout le groupe. Cette fois-ci, environ 15 motos ont participé au voyage. Celui qui est devant dirige le déplacement. On parle par signes sur la route, et la tradition veut que lorsqu'on croise une moto qui va dans l'autre sens, on fasse un signe spécial ».

Le frère Dominique est rentré à Genève le dimanche après-midi, en bonne santé et pas du tout fatigué. Il dit lui-même avoir beaucoup apprécié l'excursion. « Ce qui est très sympathique, c'est que lorsqu'on est passager, on a le loisir de regarder le paysage ».

Les frères de notre Ordre sont, depuis la première génération à l'époque de notre père saint Dominique, connus pour leurs efforts intrépides pour atteindre des communautés et des individus qui ne sont pas typiquement associés à la piété et à une vie dévote. Qu'il s'agisse des habitants des villes médiévales en pleine expansion ou d'un groupe de motards vêtus de cuir et roulant sur l'autoroute, les Dominicains d'hier et d'aujourd'hui ont trouvé dans des lieux atypiques un terrain fertile pour semer la semence de la parole de Dieu.

Il semble que la relation amicale entre notre frère et les motards se poursuivra dans les années à venir.