« Laissez-vous réconcilier avec Dieu ! »

Prédication du frère Michel Fontine pour le Mercredi des Cendres

Mt 6, 1-6.16-18

Ne nous trompons pas de cible. Entrer en Carême, c’est se préparer à la fête de Pâques. C’est dès maintenant prendre le chemin vers la résurrection du Christ. Dit autrement, c’est redécouvrir la joie profonde de notre baptême.

Les évangélistes Matthieu et Jean nous accompagneront tout au long de ce chemin.

Oui, ce temps de Carême c’est toucher les prémices de la Lumière plus forte que les Ténèbres. C’est expérimenter la puissance du pardon.

Pour cela nous avons 40 jours inspirés du temps que Jésus a passé au désert pour affirmer son identité, sa filiation avec le Père. Le cœur de ce chemin n’est pas dans la hantise de l’épreuve, voire d’y succomber, mais dans la certitude d’une filiation qui nous porte, et nous conforte au-delà de toutes nos désespérances…

Ce temps est un don sans condition, une grâce qui est proposée à chacune et chacun parce que Dieu a confiance en nous. Il ne se lasse jamais. Il nous appelle à un nouveau présent pour nous faire découvrir combien nous sommes capables de faire ce mouvement de retour vers Lui.

Pour cela nous célébrons aujourd’hui, d’une manière très symbolique et rituelle notre humaine condition par l’imposition des cendres. C’est un retour vers nos origines car nous ne venons pas de nulle part. Nous sommes inscrits dans le cœur de Dieu.

Nous rappelons ainsi notre réalité d’homme et de femme, pétrie de l’humus de la Genèse, certes limitée dans le temps et l’espace, mais portée par le souffle de Vie, le souffle de Dieu.

Oui, depuis nos origines, mais plus concrètement dans chacune de nos histoires de vie, nous sommes marqués par cette double appartenance, celle de la poussière et celle du souffle de l’Esprit.

C’est ce que l’Eglise vient nous rappeler aujourd’hui par ce rite des cendres. C’est la totalité de notre être, autant charnel que spirituel qui ne fait qu’un. Comme Jésus au désert, toute sa personne est concernée et en rappelant sa filiation avec le Père, il nous ouvre ce chemin de libération et nous redit ainsi notre nature d’enfants de Dieu.

En Lui, nous allons revivre tout au long de ce Carême la grâce de notre baptême.

C’est un vrai chemin de maturation qui nous entraine jusqu’à Pâques. Il nous montre combien nous sommes aimés, puisque le Père fait de chacune et chacun des êtres libérés et appelés à une joie profonde, celle de sa rencontre.

Alors écoutons cette parole de Paul : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu ». N’est-ce pas là le sens profond de cette route vers Pâques que nous commençons aujourd’hui ?

En accueillant cet appel, nous nous accueillons les uns les autres comme le Christ nous accueille, en son Père, dans l’Esprit.

Détail d'une icône russe du Grand Carême, d'avant 1917. Wikipédia.

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