Nos rencontres… lieux privilégiés de l’Esprit Saint !

Oui, ce Temps de l’Avent est comme une nouvelle porte qui s’ouvre invitant chacune et chacun à découvrir un chemin… où Dieu lui-même vient à notre rencontre…

Chacun des trois derniers dimanches ont été comme des anticipations pour creuser en nous ce désir de comprendre un peu mieux, un peu plus ce que nous sommes en train de vivre : l’accueil de l’Emmanuel… Dieu avec nous !

Rappelez-vous !

Rester éveiller, prier en tout temps, Dieu à confiance en nous… alors « vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver et de vous tenir debout devant le Fils de l’Homme » (Lc 21, 36).

Et puis Dieu est patient, il est avec nous dans nos déserts. Il prend sur Lui notre fardeau et nous faisons l’expérience de la Terre promise dans nos vies (Lc 3, 6).

Ensuite c’est la grande question posée à Jean le Baptiste « Que devons-nous faire ? » (Lc 3,10) qui nous fait entrer dans ce travail difficile du dépouillement et du don de soi. Mais quel extraordinaire aventure humaine qui nous fait découvrir un nouvel espace de liberté… !

Enfin aujourd’hui dans cet évangile, ce sont les prémices de l’accueil de l’Emmanuel. Notre regard se tourne vers deux femmes, Marie et Elisabeth. Marie se met en route, se hâte pour aller dans la maison de Zacharie et saluer sa cousine Elisabeth.

 Dieu est patient, il est avec nous dans nos déserts. Il prend sur Lui notre fardeau et nous faisons l’expérience de la Terre promise dans nos vies. 

En nous arrêtant sur cette rencontre, j’ai l’impression que l’essentiel entre Dieu et nous, se résume en cette double réalité : Dieu annonce, Dieu parle et le fruit de cette parole est une Béatitude, une joie qui n’a jamais fini de se découvrir… Je me représente, la naissance de Jean le Baptiste, signifiée lors de la rencontre de son père Zacharie et de l’Ange dans le Temple. L’Ange lui dit « rassure-toi Zacharie ta supplication a été exaucée ; ta femme Elisabeth t’enfantera un fils à qui tu donneras le nom de Jean. Tu en auras joie et allegresse et beaucoup se réjouiront de sa naissance ».

Mais aujourd’hui, l’Evangile va encore plus loin. Il actualise la présence et l’efficience de l’Esprit Saint.

Que se passe-t-il ?

Marie rend visite à Elisabeth. On parle de la « Visitation ». Elle se presse. Elle va vers la montagne, « vers le haut pays » nous dit la Parole. On est dans un mouvement, un élan, une ferveur. Tout cela cherche à rendre visible l’invisible, à exprimer l’inexprimable, à dire l’indicible… non seulement la joie d’attendre un enfant mais aussi et surtout faire éclater une joie venue de Dieu en Marie. Cette joie, elle la partage avec Elisabeth sa cousine qui la rejoint dans la même exultation. C’est là que nous sommes convoqués à faire un pas de plus… Car, c’est la présence signifiée de l’Esprit Saint au cœur d’une rencontre, celle de Marie et Elisabeth. Les paroles sont d’une force et d’une portée magistrale : « … Et comment m’est-il donnée que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? ». N’est-elle pas en train de reconnaître la mère du Messie ? Son fils, Jean le baptiste va proclamer cette reconnaissance en montrant du doigt Jésus qui vient au Jourdain se faire baptiser : « Voici l’Agneau de Dieu ».

Le récit est d’une portée infinie sur le plan spirituel et théologique… mais comment ces paroles peuvent nous rejoindre dans le quotidien de notre vie aujourd’hui ?

Ce Temps de l’Avent nous aide à prendre conscience que l’Esprit est là, dans le secret de notre existence comme il l’a été pour Marie et Elisabeth. Ces paroles nous rejoignent plus que nous ne l’imaginons. Nous vivons nous aussi, des annonciations, des visitations qui ouvrent sur des moments de paix, de joie, de discernement, de conversion, de réconciliation en un mot, d’obéissance à la Parole. Combien de fois, n’ai-je pas entendu des personnes me dire qu’après avoir quitté l’Eglise, souvent depuis longtemps, elles y sont revenues au travers de l’expérience d’une conversion profonde et le fruit en est vraiment une Béatitude…

Oui, je crois profondément que Dieu cherche toujours à nous rencontrer dans la dispersion de nos existences pour nous rappeler cette Parole d’Elisabeth : la Promesse est accomplie, la Réconciliation est établie.

Que ces quelques jours qui nous séparent de la Nativité nous aident à redécouvrir combien l’Esprit Saint habite nos rencontres et ce que nous sommes. Qu’en toute personne, baptisée ou non, se manifeste l’Esprit. Sachons en Eglise nous accueillir, nous rencontrer, nous écouter et discerner Celui qui vient à notre rencontre… N’est-ce pas ce que le Pape François nous invite à faire dans cette démarche synodale…

En vivant ce Temps de Noël qui approche rappelons-nous qu’une Vie nouvelle naît en chacun-e comme signe invisible de Dieu parmi nous… et que nous puissions en témoigner !

Le frère Michel Fontaine est curé de la paroisse St-Paul à Cologny. Il est actuellement membre de la commission de bioéthique de la conférence des évêques de Suisse, conseiller provincial, promoteur de la famille dominicaine, membre du conseil exécutif de la Délégation de l’Ordre auprès de l’ONU, membre théologien du Bureau Santé du Vicariat épiscopal à Genève et aumônier d’EMS.