Pauvre Pierre !

Notre billet d’hier évoquait la femme de Pilate, personnage anonyme et effacé  de la Passion de Jésus. Ce n’est pas le cas de l’apôtre Pierre. Ce  fier-à-bras fanfaron, si sûr de lui, ne passe pas inaperçu. Tandis que ses compagnons se défilent, lui jure ses grands dieux que jamais il n’abandonnera son maître, dût-il mourir avec lui.

Pauvre Pierre ! Il suffit de la remarque d’une malicieuse soubrette, jetée à la volée dans la cour du Grand-Prêtre, pour lui faire perdre toute contenance et le conduire à renier Jésus.  Mais un coq le  ramène à lui-même et un éclat de larmes l’ouvre au regret et au pardon.

Les évangélistes qui racontent cette scène ne sont pas tendres pour cette pierre sur laquelle Jésus a voulu fonder son Eglise. Un roc qui au temps de l’épreuve s’avère poreux et sablonneux. Seul le regard miséricordieux du Christ lui rend sa fermeté et efface le péché de ceux qu’il appelle à son service. Ces renégats d’un jour sont aussi ses amis de toujours.

fr. Guy Musy