Quelle autre couronne?

Relecture du psaume 102 (103)

Bénis le Seigneur, ô mon âme,

bénis son nom très saint, tout mon être !

Bénis le Seigneur, ô mon âme,

n’oublie aucun de ses bienfaits.

 

Car il pardonne toutes tes offenses

et te guérit de toute maladie ;

il réclame ta vie à la tombe

et te couronne d’amour et de tendresse.

 

Le Seigneur est tendresse et pitié,

lent à la colère et plein d’amour ;

il n’est pas pour toujours en procès,

ne maintient pas sans fin ses reproches.

 

Comme la tendresse du père pour ses fils,

la tendresse du Seigneur pour qui le craint !

Il sait de quoi nous sommes pétris,

il se souvient que nous sommes poussière.

 

Mais l’amour du Seigneur, sur ceux qui le craignent,

est de toujours à toujours,

et sa justice pour les enfants de leurs enfants,

pour ceux qui gardent son alliance.

 

Le priant engage son âme et tout son être, rien moins que cela (!) dans une bénédiction adressée à Dieu. Au fil de sa prière, il passe du « je » au « tu » et au « nous », pris par cet élan d’associer d’autres que lui à sa joie profonde. Pardon, amour, tendresse, lenteur à la colère, justice, pitié… Je suis saisie par cette énumération des « bienfaits » divins, véritable déclaration d’amour.

Je continue la lecture. Voilà qu’il est question d’une couronne. Comment ne pas penser alors, à celle contenue dans le nom -tout autre que béni celui-ci- de ce minuscule virus régnant quasiment en maître sur nos destinées ? Et comment dès lors, continuer de prier avec le psalmiste ce « Il te guérit de toute maladie » et « il réclame ta vie à la tombe », sans nier tous ceux parmi nous qui sont dans le deuil ?

En faisant ce pas supplémentaire, peut-être, d’envisager une autre guérison au-delà de celle du corps : une guérison surgie d’un appel de vie au sein même de ce qui fait parfois nos « tombes » personnelles.

Car souvent Dieu sait ce que nous oublions ou feignons de ne pas voir. « Il sait de quoi nous sommes pétris », chante le psaume.

Alors je m’interroge. De quoi sommes-nous donc pétris que le virus ne saurait atteindre, même en nous réduisant en poussière ? Et quelle autre couronne sommes-nous invités à porter sur nos têtes, qui ne soit pas d’épines ?

Un indice ? Quatre fois dans le psaume revient un même mot…

Sophie Parlatano

(photo : Sophie Parlatano)

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