Quelle est notre quête ?

Que nous soyons pharisiens ou disciples selon les moments de notre vie, cette question du Royaume, c’est-à-dire la question du Salut, quand bien même la poserions-nous différemment, voire pas du tout, reste néanmoins la clé de toute quête pour grandir en humanité. N’oublions jamais cette question même si nous devons sans cesse l’actualiser pour lui redonner toute sa dynamique. N’était-ce pas en fait, ce que voulait dire notre frère Dominique lorsqu’il s’écriait : « Mon Dieu, ma miséricorde, que vont devenir les pécheurs ! » ?

Luc nous la rappelle avec ses mots et nous montre comment Jésus dans cette longue montée vers Jérusalem, nous invite à la faire nôtre dans notre quotidien.

Tout d’abord, le règne de Dieu est déjà là au milieu de nous. Qu’est-ce-que cela veut dire ? Il s’agit du don de Dieu par excellence : sa grâce, son appel à la sainteté. Notre responsabilité est engagée depuis notre naissance et plus spécifiquement depuis notre baptême. Comme tout don il est à prendre en pleine liberté et toute notre existence va consister à reconnaître ce don et à se l’approprier. Cela veut dire tout simplement que Dieu attend de nous une réponse et cette réponse est à la mesure du don. Là l’Evangile, mais aussi toutes les traces de sa Parole dans l’histoire de cette relation de l’homme et de Dieu, nous montrent le chemin de cette réponse et cette réponse est celle de notre abandon à la volonté du Père. Il n’y a pas de demi-mesure. L’amour ne se calcule pas entre celui qui donne et celui qui reçoit.

Ensuite, Celui qui a pris notre condition d’homme va revenir. Le Fils de l’homme se fait appeler Ami. L’ami est celui à qui l’on peut tout dire et qui sait toucher notre cœur par des paroles de vérité qui nous font grandir. Le Seigneur est là dans l’Eucharistie par une présence mystérieuse qui nous parle en vérité et nous met en attente et en veille. Il est aussi là dans celui ou celle que je rencontre tous les jours. Là est l’un de nos enjeux essentiels de notre agir chrétien. Nous espérons son retour au plus profond de notre humanité pour enfin la transfigurer et nous reconnaître alors véritablement comme des fils d’un même Père.

Enfin cette montée vers Jérusalem nous renvoie à notre fragilité, à nos hésitations, nos fuites, à la souffrance de notre monde en un mot au scandale de la croix, mais c’est pour tout attirer à Lui et faire de cette montée, une lumière qui nous habite désormais et qui fait de chacun de nous un être de promesse, appelé à être « le sel de la terre » et « la lumière du monde ».

Laissons notre foi se laisser envahir par cette interpellation du Royaume pour que là où nous sommes, transparaisse au quotidien notre vie en Dieu, faite de la certitude de sa Présence parmi nous et de l’Espérance d’un Salut accompli.

fr. Michel Fontaine