Quelle place tient le monde dans notre vie de foi ?

Le commentaire du frère Michel Fontaine sur l'évangile du septième dimanche de Pâques (Jn 17, 11b-19)

« Je ne suis plus dans ce monde, mais eux sont dans le monde, tandis que je m’en vais à toi. Père saint, garde-les dans ton nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous ».

Arrêtons-nous quelques instants sur cette parole d’aujourd’hui et que j’exprime sous la forme d’une question : Quelle place tient le monde dans notre vie de foi ?

L’évangélisation de notre vie n’est pas un appel à nous séparer du monde pour vivre protégé dans la sécurité d’un enclos rassurant. Rappelez-vous cette parabole du Bon pasteur entendu il y a quelques temps : « Il appelle ses brebis par son nom et les pousse dehors. Quand il les a toutes fait sortir, il va devant elles, et les brebis le suivent parce qu’elles connaissent sa voix » (Jn 10, 3-4). L’Eglise n’est pas une bergerie qui doit nous protéger des loups…Le Pape François le dira également à sa manière « Je préfère une Eglise accidentée, blessée et sale pour être sortie sur les chemins… » (No 49 Evangelii Gaudium).

Ce passage lu aujourd’hui en est emblématique. Le rapport au monde est ambigu et cela est normal. Le contraire ne serait pas évangélique.

Nous sommes comme les disciples à qui Jésus s’adresse, des êtres habitants pleinement le monde, reconnus comme tels et engagés dans les réalités du quotidien…

L’ambiguïté du monde, voilà la demeure dans laquelle le Chrétien habite et travaille, car c’est là et nulle part ailleurs, que se joue son expérience de Dieu.

Nous ne sommes pas dans une guerre des mondes et pour conclure permettez que je cite un théologien qui m’est cher, Xavier Thevenot qui résume parfaitement cette ligne de tension dans laquelle nous sommes et qui fait notre dignité d’homme et de femme, notre dignité de chrétien :

« Parce que je sais que le Christ est venu assumer pleinement la condition humaine, j’ai la conviction que tout ce qui se commande au nom du Dieu de Jésus-Christ doit pouvoir se justifier au nom de la vérité de l’homme ; et que tout ce qui se commande au nom de la vérité de l’homme doit pouvoir se justifier au nom de la vérité de la foi chrétienne ». (X.Th.SBE, 1990, 116).

L’Eucharistie est le lieu par excellence où se vérifie le croisement de ces deux vérités…

Il est grand le mystère de la foi !

fr. Michel Fontaine

(photo : Zdzisław Szmańda op)

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