Suivre Celui qui va plus loin

Une homélie sur l'Evangile d'aujourd'hui

Les rencontres avec le Ressuscité sont très variées mais elles ont quelque chose en commun.

D’abord, Jésus n’est pas reconnu immédiatement. Marie-Madeleine ne le reconnait pas tout de suite au jardin, ni les apôtres dans la barque quand Jésus se tien sur le rivage sur le rivage du lac, aujourd’hui les disciples d’Emmaüs non plus …

Et puis, chaque fois il va plus loin que ce qu’attendent ceux qui le rencontrent.

Ceux qui sont à Jérusalem doivent le suivre en Galilée. Il les précède. Marie-Madeleine ne doit pas l’arrêter parce que il n’est pas encore monté vers le Père. Quand il marche avec les disciples à Emmaüs, il fait semblant d’aller plus loin. Et quand ils l’ont reconnu, Jésus n’est plus là.

Enfin, ceux qui l’ont rencontré reçoivent une mission: transmettre le message de la résurrection aux disciples, leur dire d’aller en Galilée et, enfin, faire des disciples de toutes les nations.

Cette expérience des disciples n’est pas uniquement une relation historique mais elle décrit, à la fois, le chemin du chrétien, le chemin normal, quotidien.

Jésus dit à tous ses disciples d'aller au-delà de leurs peurs et de leurs angoisses, mais aussi de voir une perspective plus grande et plus merveilleuse que leurs rêves et leurs attentes. Il sont appelés à suivre Jésus qui va plus loin. Les peurs et les rêves sont réels mais, précisément, le chemin du chrétien mène plus loin, à la suite de Jésus.

Ce n’est pas par hasard que Pierre nous dit dans la deuxième lecture que nous résidons ici-bas en étrangers. Nous n'avons pas encore atteint notre patrie. Tous ce que nous vivons ici est important en soi et encore plus parce que notre expérience actuelle nous renvoie plus loin. Nos maisons temporaires sont des symboles de la maison du Père, nos fêtes préfigurent (ou, au moins, peuvent préfigurer) une autre fête qui satisfera tous nos désirs. Ces symboles qui ne sont pas conventionnels, ils symbolisent une autre réalité parce qu’ils contiennent déjà un aspect de cette réalité qui, pour l’instant n’est pas accessible directement pour nous. C'est le chemin que Jésus nous a ouvertx. Même confinés, nous pouvons avancer!

fr. Zdzisław Szmańda

Le Caravage, Le Souper à Emmaüs, Milan (Wikimédia)

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