Une femme intrépide

Une reflexion de la soeur Marie-Christiane du monastère d'Estavayer-le-Lac à l'occasion de la fête de Sainte Catherine de Sienne, co-patronne de l’Europe et docteur de l’Église.

Une fillette de 5 ou 6 ans marche dans Sienne, sa ville. Elle est la 24ème enfant des 25 que sa mère Lapa donnera à son époux. Soudain, elle a une vision : au-dessus de l’église des Dominicains Le Christ Jésus, revêtu des habits pontificaux, la regarde avec tendresse. Déjà, tout est en germe : 

- son amour absolu, total du Christ Jésus,

- son amour pour l’Église qui est sainte mais doit le devenir en certains de ses membres - il y a tant de sujets de scandale chez les clercs, déjà - avec le Pape à sa tête qu’elle contribuera à faire revenir d’Avignon à Rome ; Église pour laquelle elle usera prématurément ses forces.

- son attachement à S. Dominique et à son Ordre, voué à la prédication du salut et du Royaume de Dieu. Elle sera tertiaire vêtue.

C’est une femme intrépide, une entraîneuse qui groupera autour d’elle sans l’avoir cherché une famiglia qui la suit dans ses déplacements après avoir été saisis par sa parole de feu ; avec parmi eux des prêtres pour recevoir les pénitents convertis à sa parole. Car Catherine n’est pas confinée dans sa ville de Sienne ; elle est souvent sur les chemins pour prêcher et rétablir la paix entre les cités rivales de l’Italie qui se déchirent les unes les autres. Tâche si souvent à reprendre.

Ste Catherine se caractérise de manière spéciale par son amour de l’Église. C’est à Rome qu’elle finit sa vie, brisée par le schisme qui met deux papes en concurrence, et offrant à Dieu sa vie pour la sainte Église. Épuisée, elle se traîne entre la Minerve et Saint-Pierre, dans une prière continuelle pour l’unité de l’Église. Elle meurt à 33 ans.

Je ne connais pas de saint ou sainte qui ait autant aimé l’Eglise et ait mobilisé toutes ses forces pour lui faire regagner sa beauté à laquelle elle est appelée. Ce peut être l’occasion pour nous de nous associer à cette prière qui reste la sienne. Si ses membres sont certes tous pécheurs, l’Eglise est mère et appelle notre amour ; par elle nous recevons tant ! Dans les difficiles temps actuels émerveillons- nous de tout ce que nous pouvons recevoir d’elle, de ses pasteurs, surtout par les divers médias, comme annonce joyeuse du salut, comme encouragement, comme compassion pour les situations douloureuses.

Que la reconnaissance envers la sainte Eglise soit notre part en ce jour !

Sr Marie-Christiane

Statue de sainte Catherine de Sienne à l'aumônerie du monastère d'Estavayer (photo : Yves Eigenmann)

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