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A la recherche d’un père perdu !

  • Fr. Guy

Un roman (?) de Régis Jauffret

Régis Jauffret : Papa, éditions du Seuil, Paris 2020, 200 pages.

Le roman (?) intitulé « Papa » de Régis Jauffret m’a tenu en haleine ces dernières semaines. Une thématique qui sollicite fortement mon attention et un style surprenant.

Après avoir parcouru ce livre, je ne suis pas encore parvenu à percevoir sa ligne de fond. Peut-être, sont-elles multiples ?

S’entremêlent une introspection des liens parentaux et familiaux, des réflexions approfondies sur le processus de la mémoire, des méditations philosophiques sur l’existence et le devenir de l’homme, un être qui, à coup sûr, va vers le néant, un portrait à la Balzac des mœurs d’une bourgeoisie française périmée, des discours sur l’identité qui n’est que le résultat d’une accumulation d’épisodes, conservés ou reconstruits par une mémoire fidèle ou défaillante, mai toujours sélective, le reflet historique ( ?) de la France occupée puis libérée des années 40. Un épisode de ces événements pourrait servir de vague fil rouge au roman, sans qu’il ne soit possible d’affirmer s’il fut historique ou fruit de l’imagination du romancier.

Sous ce flot de thèmes, on lira l’histoire d’un vivant, celle de l’auteur lui-même, à la recherche de son enfance à jamais perdue, pace que jamais vécue. Une enfance qui désormais lui colle à sa peau d’adulte, comme un pantin desséché à qui il cherche désespérément donner vie. Au cœur de cette recherche, la quête d’un père absent, dont l’image est reconstruite selon les besoins et les désirs de son fils, auteur de ce roman qui finalement n’en n’est pas un. Un père de rêve, tantôt aimé et adulé, mais le plus souvent exécré.

Enfin une remarque qui paraîtra hors sujet et dérisoire à nombre de lecteurs, mais pas à au signataire de cette recension. En dépit de ses classes chez les Jésuites – ou à cause d’elles – l’auteur ne manque aucune occasion de ridiculiser les pratiques catholiques de sa famille et celles auxquelles il lui arrive encore de prendre part quand il s’y croit obligé. Un bien triste reflet d’une France qui a perdu le souvenir de ses origines chrétiennes. Va-t-elle se mettre un jour, comme l’auteur, à la recherche de ses parents perdus ?

© Éditions du Seuil

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