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Ascension

  • Fr. Guy

Viaduc et passerelle

J’ai toujours aimé cette fête qui survient au cours du printemps pascal et qui fait mémoire de la dernière apparition terrestre du Christ ressuscité. Les évangiles la situent quelque part sur une colline de Galilée ou à Jérusalem, au Mont des Oliviers. Est-ce un départ ou un envoi ? Les deux se conçoivent. L’ami, le compagnon, le guide disparaît aux yeux de chair de ses disciples. Il faudra qu’ils apprennent désormais à vivre sans sa présence visible. Inutile de rester là plantés à regarder le ciel et ses nuages. Ils ont mieux à faire. C’est au bout du monde qu’ils doivent aller, susciter de nouveaux disciples à ce maître qu’ils ont tant aimé. Une course encore très loin de son arrivée.

J’ai bien conscience que ces pieuses considérations ne concernent que des croyants de mon espèce. Autour de moi et très largement, le mot « ascension » a pris un sens qui le déracine de ses origines évangéliques. Par exemple, il peut devenir synonyme d’excursion en montagne. Pendant des années, j’avoue avoir cédé à cette interprétation, conduisant un groupe œcuménique vers une élévation du pays savoyard ou genevois pour y vivre une célébration et partager quelques moments de convivialité chaleureuse. Puis, l’âge venant et ses « irréparables outrages », j’ai donné plus d’attention au « pont de l’Ascension ». Ces quatre ou cinq jours de pause si prisés par les travailleuses et travailleurs de nos pays.

Cela pourrait être aussi un viaduc entre terre et ciel, comme cette échelle vue en songe par le patriarche Jacob où les anges montaient et descendaient. J’y pense à chaque messe quand je lance à l’assemblée cette invitation surprenante : « Sursum corda ». « Haut les cœurs ! » Ne perdons pas courage. Un bonheur inouï nous attend. C’est Jésus.

Un pont, mais aussi une passerelle pour rejoindre ceux d’à côté. Ceux qui disposent d’une autre échelle que la mienne pour grimper vers le sommet où moi-même je veux aller. Divers itinéraires, mais un but commun. Passerelle aussi pour tendre la main à ceux qui n’ont pas d’espérance ou qui l’ont perdue. A ceux dont la mort est l’unique échéance. Ils font aussi partie de cette cordée dont le Christ, je le crois, est le premier.

L'Ascension du Christ, Giacomo Cavedone, vers 1640, du Los Angeles Country Museum of Art. Wikipédia.

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