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Athée, agnostique et enfin croyant !

  • Fr. Guy

Eric-Emmanuel Schmitt

Eric-Emmanuel Schmitt : Le défi de Jérusalem. Un voyage en Terre sainte. Postface du pape François, Albin Michel 2023, 219 pages.

Régal offert par KTO que l’émission : « L’esprit des lettres » ! Au programme d’une récente diffusion figuraient le romancier Eric-Emmanuel Schmitt et son dernier ouvrage : « Le défi de Jérusalem ». Une ville dont il revient au terme d’un pèlerinage conseillé par le pape François. Je ne pense pas que ce récit ait été particulièrement rédigé à l’intention de l’évêque de Rome. Mais le pape en prit connaissance, accorda une audience privée à son auteur, signa une postface à l’ouvrage pour lui signifier son intérêt et son admiration.   

Schmitt, dans ce dernier livre, parle d’une expérience spirituelle personnelle face au rocher abrité par les voûtes du Saint-Sépulcre dans la vieille ville de Jérusalem. Il aurait ressenti ou éprouvé à cette occasion la présence physique d’un corps crucifié et fut transpercé par son regard. A plusieurs reprises, il fait allusion dans son récit – qui n’est pas un roman – de ce moment « sacré » qui fit de l’athée, puis de l’agnostique qu’il fut par le passé le chrétien convaincu qui s’affirme aujourd’hui.

 Schmitt a déjà relaté en 2015 dans un autre récit célèbre « La nuit de feu » une expérience analogue vécue dans le Hoggar algérien. Elle lui aurait fait découvrir l’existence d’une transcendance à laquelle manquaient un nom et surtout une histoire. L’expérience du Saint-Sépulcre, au contraire, était porteuse de sens. Résolument chrétien.

Ce qui vient d’être relaté est le cœur de l’ouvrage. Mais son cadre est passionnant. Schmitt est un écrivain au talent confirmé par des dizaines de récits, de théâtres et de romans dont les sujets parlent au cœur de l’homme. Qui n’a pas lu « Oscar et la dame Rose » ? Ou « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran » ? Une approche personnelle, extrêmement sensible, aidée par un style où l’humour se mêle à la profondeur.

C’est la raison qui m’a incité à dévorer cet ouvrage, riant aux éclats et pleurant à chaudes larmes au fil de l’itinéraire de ce pèlerinage de catholiques réunionnais auxquels Eric-Emmanuel avait choisi de se joindre. Je recommande en particulier aux lecteurs de ce récit de revivre « le chemin de croix », celui de Jésus et celui imaginé et vécu par l’auteur à travers les ruelles de la vieille ville jusqu’à ce rocher du Saint-Sépulcre qui fut la montagne de sa propre transfiguration.

Bien sûr, Schmitt ne pouvait être que frappé et même scandalisé par l’extrême tension qui règne entre les diverses communautés présentes sur cette terre prétendument sainte. Même si chacune peut se prévaloir d’origines qui lui donnent le droit d’y vivre et d’y demeurer. Les conflits sont si vifs que Schmitt s’étonne qu’ils n’aient pas encore dégénéré en flots de sang répandus sur tout le territoire. Comme si, par miracle, un souffle divin passait entre les camps ennemis et les empêchait de commettre l’irréparable sur cette terre dont la Bible dit qu’elle est sienne.

En conclusion, je ne saurais trop recommander la lecture de ce livre. Non seulement aux chrétiens convaincus, mais à tous ceux et celles dont le cœur est ouvert à toute visite susceptible de les remettre en question et de leur ouvrir des espaces spirituels insoupçonnés.

L'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem (photo : jlascar/Wikipedia). Cette image est sous licence internationale Attribution 2.0 Générique)

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