Avec le pape François

Voici 10 ans, un conclave de cardinaux élisait Jorge Bergoglio au siège épiscopal de Rome. Le nouveau pape qui se donna le nom de François était jusque-là archevêque de Buenos Aires. Dix ans plus tard, d’aucuns se morfondent de ce choix, tandis que beaucoup d’autres s’en réjouissent.

Je pense que ce pape, après un discernement familier à tout jésuite qui se respecte, a fait son choix lui aussi. Il se tourne vers les pauvres, les démunis, les catholiques de l’hémisphère-sud, plutôt que miser sur des lambeaux de chrétienté qui subsistent ici et là

Davantage qu’un changement de style, c’est d’une nouvelle orientation qu’il s’agit. Quoique sur le fond doctrinal il ne faille pas s’attendre de la part du pape François à des changements notoires. De là, la perplexité de ses amis et de ses opposants dont certains sont devenus ses ennemis.

Je visionne à cette occasion un reportage-documentaire réalisé par la télévision italienne qui revient sur des visites de François, souvent impromptues, à des familles pauvres, des enfants handicapés, des vieux et des vieilles ou à d’autres personnes qui leur ressemblent. Vérité, simplicité, sourires qui illuminent son visage. François ne joue pas le rôle d’un acteur sur le théâtre du monde. Pauvre parmi les pauvres, il est vraiment heureux quand il est reçu par les siens.

Cette vision bouleverse notre regard. Non seulement le décor de la mission pontificale, mais sa signification a changé. Comme François aime lui-même le répéter, le berger a l’odeur de la brebis. Avec lui, Rome n’est plus dans Rome. Rien ne sera plus comme avant. Puissé-je ne pas – trop – me tromper !