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Bénédiction pour le Jour de l'An

  • Fr. Guy

Que ton visage s’illumine !

J’ai ouï dire qu’au Québec, en des temps pas trop reculés, le patriarche rassemblait le jour de l’An sa maisonnée et bénissait petits et grands, en commençant par la mère de ses nombreux enfants.

Difficile d’imaginer un tel rite en ces jours qui ont vu disparaître les patriarches et mis à rude épreuve ceux qui prétendent l’être encore. Pourtant, plus que jamais, nous avons besoin d’entendre quelqu’un nous souhaiter du bien. Surtout, si son « dire » équivaut à un « faire ». C’est le sens hébraïque du mot « bénédiction ». Souhaiter du bien à quelqu’un, c’est aussi vouloir lui en faire. S’il en est ainsi, la bénédiction de Dieu vaut bien mieux que celle d’un patriarche ou d’une matriarche le jour de l’An.

Précisément, à la messe de ce même jour, on souhaite que le Seigneur nous bénisse en ces termes: « Qu’il se penche sur nous, se tourne vers nous et fasse briller son visage sur nous ».

Notre souhait est donc que deux visages se rencontrent. Le nôtre, ces jours sombre, tourné vers le bas, atterré par les mauvaises nouvelles, découragé d’en attendre de meilleures, promises aux calendes grecques. Et le visage de Dieu dont la Bible dit qu’il est lumineux, prêt à transfigurer celui ou celle qui lui fait face.

Transformer notre visage ridé et fatigué, non par les artifices d’une coûteuse chirurgie esthétique, ni en recourant aux anxiolytiques, ni même en nous appliquant à en « relever les coins », comme les éducateurs d’autrefois le conseillaient à leurs élèves pleurnichards, mais en nous laissant illuminer par le visage serein et apaisant de Dieu.

Non, ces propos ne doivent rien à la méthode Coué, ni au radotage d’un vieux théologien perché sur son petit nuage. Ils témoignent d’un long apprentissage d’assimilation, jamais terminé. A force de porter nos regards sur le visage de Dieu, nous finirons par lui ressembler. Et même davantage. Un verset d’un psaume me vient sur les lèvres : « Que ton visage s’éclaire et nous serons sauvés ! ». Le salut est au bout de ce chemin.

Alors, je vous entends fredonner ce vieux cantique : « Je cherche le visage du Seigneur …» Où donc se cache-t-il ?. Ne vous prenez pas la tête. Un chrétien croit que son Dieu porte les traits de l’enfant de la crèche. Et si vous ne croyez pas le trouver quelque part en Palestine, dirigez votre regard vers les « petits » de ce monde et de ce temps qui lui ressemblent. Leur visage rayonne de sa sérénité et de sa tendresse. Que le nôtre se dilate et s’illumine à leur contact.

Représentation de la Nativité (également appelée « Marie en lisant »), enluminure française du 15e siècle. « Horae », Fitzwilliam MS 69 folio 48r © Fitzwilliam Museum à l'Université de Cambridge

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