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« Cachez ce « C » que je ne saurais voir ! »

  • Fr. Guy

Le parti démocrate chrétien renonce à sa référence chrétienne

Je n’ai pas à prendre position dans le débat – ô combien anachronique – sur le changement de nom d’un parti politique suisse qui, du reste, n’en est pas à sa première mue. Un sourire amusé toutefois à mon passé fribourgeois. La famille de mon père votait « conservateur » et celle de ma mère « radical ». Mais tous ces braves gens se retrouvaient à la messe dominicale. Nul besoin pour eux de défiler derrière une bannière confessionnelle pour assurer leurs succès électoraux.

Mais voilà. Le vieux parti conservateur issu du Sonderbund de 1847 crut bien faire au sortir de la deuxième guerre mondiale d’imiter ses voisins européens qui tenaient haut et ferme le fanion de « la démocratie chrétienne ». Il n’y a plus guère aujourd’hui que la CDU allemande pour s’en réclamer. En théorie du moins, puisque le « C » arboré par le parti d’Angela Merkel se confond en fait avec la lettre initiale du mot conservateur.

Ce n’est pas d’aujourd’hui que le PDC suisse a mal à son « C ». Pour en être guéri ou s’en débarrasser, il s’autoproclama successivement parti de l’humain, puis de la famille, et aujourd’hui du « Centre ». Appellation équivoque qui ne va pas sans rappeler les avatars du Zentrum allemand dont un des derniers chefs Franz Joseph von Papen comparut au tribunal de Nuremberg.

Cependant, pour les stratèges du PDC le temps se fait court. Sa présidence vient de proposer de rayer le mot « chrétien » de sa nomenclature. Pour gagner de nouveaux électeurs, dit-on. En fait, pour éviter une prochaine déconfiture électorale qui entraînerait la perte de son unique et dernier siège au Conseil fédéral.

S’affirmer « chrétien » dans la Suisse de ce temps équivaudrait donc à jouer dans l’équipe des perdants. Des loser, pour parler la langue commune. Le mot « chrétien » porterait-il malchance et deviendrait-il carrément malsain surtout quand on lui accole l’épithète « catholique » ? 

Je ne juge pas. Je constate et m’interroge. Serais-je devenu un fantôme dans mon pays ? Errant sur des ruines froides ? Par miracle, le feu couverait-il encore sous la cendre ? Je ne rêve pas d’un sursaut vengeur et triomphal de mon Eglise, mais d’une nouvelle Pentecôte sous les feux de l’Esprit. Un monde ancien s’en va. C’est certain. Un nouveau monde chrétien sort de ses limbes. Cela aussi est certain.

Drapeaux suisses à Zürich. Photo : Wikipedia / Elwood J Blues / Ce fichier est sous licence Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported.

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