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Capitalisme en procès

  • Fr. Guy

Les papes à la barre

La librairie Payot de Genève a reçu le frère Jacques-Benoît Rauscher venu présenter son livre : L’Eglise catholique est-elle anticapitaliste ?  paru en 2019 aux Presses de Science Po à Paris. Exposé brillant et percutant de ce frère qui ne compte que dix ans de vie dominicaine.

(Une interview avec le frère Jacques-Benoit a été publiée sur notre site. — Le rédacteur)

Pour répondre à la question posée par son livre, Jacques-Benoît parcourt les encycliques « sociales », de Rerum Novarum à Laudato Si’, soulignant l’histoire de leur rédaction, leur portée et leur réception. On pourrait peut-être faire remarquer à l’auteur que la réflexion catholique sur ce sujet ne se limite pas à l’enseignement des papes. La réaction de l’Eglise au capitalisme a été aussi marquée au cours des deux derniers siècles par le « catholicisme social » dont les ténors ne vivaient pas tous sur les bords du Tibre.

Ce que Jacques-Benoît déduit de l’enseignement pontifical n’est finalement pas très limpide. Pas plus que le langage de l’Ecriture sur ce sujet. A moins de définir à chaque cas la meilleure conduite à tenir, compte tenu des circonstances et de la priorité de la charité. J’ai l’impression que c’est cette conduite « vertueuse » que nous recommande Jacques-Benoît aujourd’hui.

J’aimerais poursuivre sur cette lancée. L’Eglise de notre temps ne manque pas de témoins généreux qui se dressent à titre individuel contre les excès du capitalisme. Les gestes inédits du pape François en sont un bel exemple. Mais l’Eglise de notre temps manque de réflexions solides et engagée relative aux problèmes socio-économiques. Il y eut autrefois dans l’espace francophone du catholicisme, pour me limiter à cette portion d’humanité, des intellectuels de renom qui s’y livraient. Ils ont hélas disparu et personne ne les remplace. Je doute que le recours aux encycliques puisse à lui seul pallier ce manque.

Ce fut parfois l’Eglise institutionnelle qui précipita leur disparition. Je pense à la suppression de la Commission Tiers-Monde de l’Eglise Catholique de Genève (COTMEC) dont les réflexions « agaçaient » certains de ses coreligionnaires locaux. Non que l’Eglise genevoise de ce temps ne se soucia pas des pauvres. Mais privée de laïcs compétents et engagés, elle ne pouvait plus figurer parmi les acteurs des changements sociaux.

Le frère Jacques-Benoît Rauscher (photo : la rédaction)

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