Chemins vers Dieu

Dominique Haenni : Sentiers vers Dieu. Chroniques itinérantes, éditions Ouverture, Le Mont-sur-Lausanne 2021, 186 pages.

Cette chronique n’est pas habituée à relater des ouvrages spirituels écrits par des laïcs, hommes politiques de surcroît. C’est pourtant le cas de celui-ci, livre-poche dû à la plume d’un ancien chancelier de l’Etat de Genève qui fut aussi maire de Carouge, ville sarde aux portes de la cité de Calvin.

L’auteur, né en 1937, est titulaire d’une maîtrise en théologie de l’Université de Strasbourg acquise au terme de ses activités politiques. Il exerce aujourd’hui avec bonheur l’art d’être grand-père. Mais la théologie lui tient toujours à cœur. Il participe depuis des années à la rédaction de la revue œcuménique romande  « Itinéraires » publiée par la Fondation Ouverture. Il rassemble dans ce présent recueil ses brèves mais régulières communications parues dans ce périodique.

Cheminant avec des compagnons pèlerins sur des sentiers souvent irréguliers, rocailleux et rugueux, l’ancien chancelier d’Etat marche vers un Dieu qui se profile beaucoup plus qu’il ne se révèle. Pour le rencontrer, Dominique Haenni n’emprunte pas les larges autoroutes aux panneaux étincelants signalant les itinéraires religieux classiques. Il se méfie donc de l’expression « catholique » comme de toute autre dénomination confessionnelle. Il préfère se dire « chrétien », poursuivant sa marche cahin-caha, de sentiers en sentiers, vers un sommet qui s’éloigne quand on s’imagine l’avoir atteint.

Je ne saurais mieux relever la pertinence et l’actualité des propos de Dominique Haenni qu’en retranscrivant une ou deux lignes de son préfacier, le jésuite suisse-romand Jean-Blaise Fellay :

« Dans ce temps de déconstruction, Dominique Haenni reste serein. Pour lui, cela va dans la bonne direction. Les uns parlent d’effondrement de l’Eglise, de disparition de la foi. Lui, y voit simplification, désarmement, renoncement au pouvoir. Serein, mais aussi concis. »