Clown et clownerie

Mes vidéos explosent sous le nombre des « visionneurs ». Grâce au génie et un peu à l’outrecuidance de mon producteur-réalisateur, le frère Erik. Me voilà au rouet… Ou, du moins, face à l’obligation de ne pas décevoir mon public.

Est-ce pour m’encourager sur cette voie que le cher frère Erik a glissé dans ma boîte à lettres un formulaire d’inscription à un atelier dont l’objet est « L’art du clown ». Plaisanterie douteuse. Elle serait catastrophique si ce geste révélait de la part de ce frère un réel sentiment. Il signifierait la mort instantanée de cette approche originale de prêcher.

Mais le clown est loin d’être un farceur. C’est un humain, souvent à la dérive, qui corrige par ses pitreries les travers de ses semblables. On le croit gai, alors qu’il est triste. On pense qu’il rit, alors qu’il pleure. Grock et surtout « notre » cher Dimitri (1935-2016) sont de cette veine...

Les plus touchants sont les clowns qui veulent rendre heureux des enfants condamnés à souffrir et même à mourir sur un lit d’hôpital pédiatrique. Pour leur faire oublier leur mal et leur apprendre à en rire. J’imagine qu’alors le clown pleure en lui-même tout en faisant rire ces enfants.

Serais-je devenu ce clown-là ? Comme tout prédicateur qui se respecte. Il parle de joie éternelle face à la misère du monde. Lui aussi rit en pleurant.