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Combat pour le climat

  • Fr. Guy

Retour sur le cri du Dr Kiefer

Après la note parue sur mon blog sur l’intervention du Dr Kiefer, je pousse un peu plus en avant ma réflexion.

Suffit-il d’un coup de gueule ou d’un pavé jeté dans la marre aux canards pour changer les habitudes de ces volatiles ? Ils ne feront que s’effrayer un instant, puis retourneront à leur pataugeoire dès que les ondes auront retrouvé leur calme habituel. Un cri sans conséquences pratiques a peu d’efficacité, si ce n’est de mettre en vedette celui qui le pousse. Toutefois, il est bon de se faire secouer les plumes et d’entendre dénoncées nos astuces et nos excuses pour ne rien changer de notre comportement. Ce que je dis là du changement climatique vaut aussi pour le changement en Eglise. Il se pourrait que dans ce dernier cas la pâte soit encore plus lourde à soulever.

Autre réflexion. Le « cri » de Kiefer pourrait émouvoir certains aînés mais laisser indifférents les plus jeunes qui ne lisent pas le bloc-notes du rédacteur en chef de la Revue Médicale Suisse. J’ignore comment ils réagiraient s’ils en prenaient connaissance. Se sentiraient-ils encouragés dans leur combat ou mépriseraient-ils cette initiative comme tant de déclarations inefficaces et sans lendemain ?

Autre question. Bertrand Kiefer serait-il prêt à accompagner ces jeunes révoltés sur les barricades, entrer avec eux dans un processus de désobéissance civile avec toutes ses séquelles : policières, pénales, professionnelles ou familiales ?

Enfin qui suis-je pour interpréter les pensées des jeunes, alors que je n’en croise que quelques uns ? Que représente à leurs yeux un vieux dinosaure en attente de la troisième dose d’un vaccin-miracle qui devrait prolonger sa vie de quelques coudées ?

Je souhaiterais toutefois qu’ils répondent à cette dernière question. Se reconnaissent-ils tous dans ces combattants climatiques que la prose de Bertrand Kiefer encourage ? Je ne doute pas de leur anxiété. Mais elle pourrait avoir d’autres causes que l’insouciance climatique de leurs aînés. Sans nier cette dure et honteuse réalité, je pense aux troubles introduits dans leur vie par la pandémie qui bouscule leurs parcours scolaires, fragilise leur avenir professionnel et détruit leur environnement social. Contre de tels maux les casseurs de vitrines ne peuvent rien. La médecine pourrait avoir sa part, mais surtout l’entraide et la solidarité qui traversent les générations et les groupes sociaux. Ensemble seulement, nous pourrons faire renaître l’espoir et ressusciter la planète et avec elle notre humanité.

NB : Au sujet de cri indigné me revient en mémoire celui de Stéphane Hessel – « Indignez-vous », de 2010 déjà. A-t-on mesuré ses effets ? Quels changements a-t-il produit dans notre société contemporaine ?

Le logo de la COP26 (image : creativereview.co.uk)

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