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De la soumission à l’insolence

  • Fr. Guy

Marie Cénec, pasteure genevoise

Marie Cénec : L’insolence de la parole, Bayard 2020, 104 p.

Il est délicat de présenter l’auteure de cette brochure qui manie sa plume (ou son clavier) aussi finement que Francine Carrillo déjà évoquée dans ce blog.  Surtout, quand on a eu la chance de croiser cette « jeune » théologienne et pasteure venue de France enrichir l’Eglise protestante de Genève. A vrai dire, rien de nouveau dans ce paysage pastoral. Farel et Calvin avaient ouvert la marche. Depuis lors, l’Eglise réformée genevoise importe avec bonheur nombre de collaborateurs et collaboratrices au-delà de la chaîne du Jura.

Pas facile non plus de définir le genre littéraire de cet ouvrage. Peut-être avec l’aide du mot « insolence » qui figure dans son titre. Cette expression pourrait signifier l’acte de sortir de l’habituel, de l’accoutumance, de la règle fixe et même de l’assujettissement, pour s’autoriser la nouveauté, la liberté et goûter déjà à la résurrection. Marie Cénec dévolue à la Parole de Dieu cette mission de dénouer ce qui est attaché et de permettre à celle ou celui qui l’écoute de sortir de sa prison pour se reconstruire. 

Deux versets bibliques ont servi à l’auteure de résonnance. L’un et l’autre extraits de l’évangile de Marc : « Ne crains pas, crois seulement »  (5,36) et : « Thalitha Koumi ! Fillette, réveille-toi » (5,41). Une parole qui amena Marie Cénec à défaire les liens qui la tenaient enchaînée à une assemblée pentecôtiste fondamentaliste de l’Est de la France, à laquelle ses parents avaient adhéré. Elle parle dans son livre de l’affranchissement qui lui a permis de croire sans sacrifier son intelligence.

Les dernières pages du livre parlent de cette foi nouvelle, libérée de l’étouffement. Rien de triomphal. Le doute y tient sa place et la liberté du croyant ne va pas sans une prise de conscience aigüe de la précarité de son existence.

A quelques reprises, Marie Cénec parle de son « métier » de pasteure. Toute à son aise dans une célébration œcuménique, comme si elle voulait faire resurgir de lointaines origines catholiques. Voilà qui devrait réjouir « le prêcheur » qui écrit ces lignes et qui souvent se sent en connivence – pour ne pas dire complicité – avec la « ministre » d’une Eglise qui a cessé de lui faire face, mais devenue sa partenaire et compagne sur les chemins d’Evangile.   

© Éditions Bayard

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