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Ecologie

  • Fr. Guy

Après le voir et le juger, reste l’agir !

J’avais lu voici cinq ans et avec un intérêt certain « Temps mort » de Jérôme Meizoz, jeune écrivain valaisan « exilé » à Lausanne. L’auteur avait retrouvé les cahiers d’une tante qui fut militante de la JAC (Jeunesse Agricole Catholique) au temps où ce mouvement donnait le ton à la jeunesse féminine de son canton. « Tout un monde qui s’est retiré sur la pointe des pieds vers la fin des années soixante », constatait alors le neveu qui donnait l’impression de s’en réjouir.

Je viens de parcourir, avec beaucoup moins d’intérêt, sa dernière œuvre intitulée : « Absolument modernes », parue cette année aux Editions Zoé, à Genève. Le livre se voudrait une fiction romanesque. Je le lis plutôt comme un récit largement autobiographique, tant sont nombreuses les allusions et les références à l’histoire récente de sa région.

 

Une histoire qui n’est plus celle de tante Laurette, mais celle des décennies « glorieuses » qui transformèrent la vallée du Rhône et les plateaux qui la dominent en univers bétonné. Le « vieux pays » devint enfin « moderne », jetant sa gourme en récoltant des bénéfices collatéraux : l’opulence de quelques oligarques, le tourisme international et des appareils ménagers mis au goût du jour. Bref, la vie facile, après des siècles d’obscurantisme, de privations et de travail dur et mal payé. Cette révolution, toujours selon l’auteur, s’est faite sous le regard d’un Dieu parti en vacances, indifférent aux affaires du monde depuis que l’homme l’a avantageusement remplacé.

Meizoz est loin de se réjouir de cette transformation, tout en n’imaginant pas un seul instant revenir à l’état précédent.  Alors que souhaite-t-il ? Un Valais sans émission de carbone ? Il ne le dit pas explicitement. Il préfère parler de « décroissance », mais en s’abstenant d’en préciser la forme et le prix.

On peut regretter qu’un talent littéraire incontestable soit mis au service d’une abstraction ressassée par des idéologues de salon, désireux de se donner bonne conscience, mais sans modifier d’un iota leur comportement. Qu’en aurait dit tante Laurette qui mettait son honneur à agir, après avoir vu et jugé ?

© Éditions ZOE

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