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Gland en pays vaudois

  • Fr. Guy

Nouvelle église pour une communauté vivante

Dimanche de Pentecôte, je participe à la messe paroissiale célébrée  dans la nouvelle église de Gland récemment consacrée. Je tiens à visiter ce lieu de culte, non pas en touriste pressé ou en amateur d’art sacré, mais au cœur d’une célébration dominicale. Je veux aussi mesurer l’audace du défi de créer à notre époque et sur notre continent de nouveaux sanctuaires chrétiens, alors que les sociologues de la religion les plus avertis, comme Danièle Hervieu-Léger, prédisent leur disparition, entraînée par l’implosion des institutions religieuses qui les soutiennent (cf. Danièle Hervieux-Léger, Jean-Louis Schlegel : Vers l’implosion ? Entretiens sur le présent et l’avenir du catholicisme, Seuil, Paris 2022). Cette visite m’a rassuré et même… comblé.

Surpris tout d’abord par la présence d’une communauté de fidèles d’âges divers qui emplissaient une nef pouvant contenir quelques deux cents personnes. Réjoui aussi de découvrir un curé manifestement à son aise au sein de cette assemblée qui, avec lui, entourait l’autel. Impressionné enfin par le rôle réservé aux laïcs, hommes et femmes, dans cette célébration et par la part active et continue qu’ils prirent à la construction de leur église, alors que le clergé défilait sous leurs yeux.

Ma conviction que l’Église est d’abord façonnée de pierres vivantes me fut une nouvelle fois confirmée à Gland. Le bois, le grès, le béton ne sont que des appuis accessoires. Ils offrent un abri provisoire à l’assemblée. Ils sont à son service et non l’inverse. Une église, si belle soit-elle, est davantage qu’un vestige patrimonial ou une pièce de musée dont la sauvegarde est confiée à des personnes indifférentes à leur destination originelle et à leur contenu spirituel.

Merci aux paroissiens de Gland de nous avoir rappelé cette priorité qui a perdu de nos jours son évidence. Merci de nous réapprendre à marcher sur nos pieds.

Ceci dit, je ne conteste pas qu’un édifice religieux puisse être beau. Ce qui est le cas de celui de Gland, qui respecte pourtant les exigences d’une communauté rassemblée. Beau, sobre et même pauvre. La simplicité des matériaux et la transparence lumineuse de l’espace sont des critères de la beauté.

J’ai admiré aussi, taillés dans la même roche et égrenés le long d’une droite allant du narthex jusqu’au chœur, les quatre éléments centraux de la liturgie catholique : le baptistère, l’ambon, l’autel et le tabernacle. D’un même élan et par bonds successifs, nous sommes entraînés au cœur du mystère.

Je n’irai donc pas pleurer la disparition des églises ou leur transformation en immeubles si les communautés qu’elles auraient dû servir n’existent plus. Mais j’applaudis des deux mains quand deux ou trois disciples de Jésus se mettent ensemble pour prier et je suis prêt à plaider leur cause pour qu’un lieu digne abrite leur prière.

Le jour de la consécration de la nouvelle église à Gland (photo : Philippe Esseiva)

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